Horizons : le nouveau parti d’Edouard Philippe patine

Edouard Philippe, qui a lancé son mouvement Horizons début octobre, s’attendait sans doute à un démarrage plus rapide pour son mouvement. Que se passe-t-il ?

Edouard Philippe est concentré sur la construction de son parti

C’est une fin d’année en demi-teinte pour Edouard Philippe. Certes, il reste la personnalité la plus populaire. Mais l’arrivée de Valérie Pécresse contrecarre ses plans. Car la candidate de droite a le même ADN que lui. Les deux ont soutenu Alain Juppé et longtemps défendu une droite modérée. Dans leurs discours, ils utilisent d’ailleurs la même formule : « il faut remettre de l’ordre dans les comptes et dans la rue ».

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Face à ces deux offres, beaucoup d’élus de droite qui étaient prêts à basculer ont décidé d’attendre pour voir de quel côté retombera la pièce. Un problème pour Horizons, qui voulait enregistrer de gros ralliements. La dernière prise de guerre remonte au 1er décembre avec Christian Estrosi, le maire de Nice. Mais ce n’est pas tout. Autour d’Emmanuel Macron, certains trouvent Edouard Philippe trop absent du débat, au moment où on a besoin de lui face à Valérie Pécresse. Certes, il a envoyé une ou deux piques dans la Dépêche du midi, c’était la semaine dernière, mais il ne court pas les plateaux télé car il est concentré sur la construction de son parti, qui patine un peu. Edouard Philippe n’arrive toujours pas à fusionner avec Agir, petit parti de droite dirigé par le ministre du Commerce extérieur Franck Riester. Cela devait être tranché mercredi dernier et puis Agir a freiné. Il y aurait eu un « ordre venu d’au-dessus », affirment certains cadres.

Edouard Philippe soutient le président mais trace aussi son sillon

L’Elysée aurait demandé que la fusion soit reportée à janvier, histoire de ne pas brouiller les messages après l’interview d’Emmanuel Macron. Histoire, peut-être, de laisser mijoter un peu Edouard Philippe qui soutient le président mais qui trace aussi son sillon pour l’après Emmanuel Macron. En tout cas, cet épisode a mis en rogne les Philippistes. Tout cela montre que le tandem qui a dirigé la France va être mis sur le grill par la présidentielle. Car Edouard Philippe joue le coup d’après en attendant le maximum de députés élus sous sa bannière. Ce qui heurte les macronistes historiques. En amour comme en politique, il est difficile de courir deux lièvres à la fois.

Marcelo Wesfreid

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