Interviews dans les médias, prises de parole pour la rentrée, séminaire gouvernemental, Elisabeth Borne a décidé de peser en cette rentrée. La Première ministre profite de sa popularité actuelle pour effacer les dernières critiques sur son profil jugé austère et technocratique.
Cette semaine va être chargée pour Elisabeth Borne, qui veut fortement occuper l’espace médiatique et politique
En cette rentrée, Elisabeth Borne a bien l’intention de saturer l’espace politique. La première étape de cette stratégie s’est déroulée hier, dans les colonnes du Parisien. La Première ministre a donné une grande interview dans laquelle elle sonne la charge pour le climat, un dossier urgent pour l’exécutif. Elle s’érige aussi en rempart sur le sujet qui préoccupe sans doute encore plus les Français : la hausse des prix de l’énergie. « Nous ne laisserons pas exploser leur facture », promet-elle. Sa ligne concilie à la fois climat et pouvoir d’achat. Deuxième étape : une prise de parole à la rentrée du Medef aujourd’hui, dans laquelle elle appellera les patrons à la sobriété énergétique et, quand ils le peuvent, à augmenter les salaires tout en baissant les prix. Elisabeth Borne veut être l’actrice principale de cette rentrée. Le 30 août au soir, elle sera l’invitée de l’émission Quotidien sur TMC pour s’adresser aux jeunes et elle animera le lendemain un séminaire gouvernemental avec Emmanuel Macron. A ce sujet, elle m’a confié en interview que ses ministres en ressortiraient avec la certitude qu’il ne peut y avoir de réussite que collective. A bon entendeur.
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Selon l’institut de sondage IFOP, Elisabeth Borne serait aujourd’hui plus populaire qu’Emmanuel Macron
Les ministres qui l’avaient critiquée au moment de sa nomination, par son manque de poids politique, sont aujourd’hui démentis. Les législatives sont passées par là et Emmanuel Macron ne se voit plus en Jupiter, le dieu des dieux qui fait tomber la foudre, mais en Vulcain, le dieu de la forge. En effet, la forge de la loi se fait dans un chaudron, celui de l’Assemblée Nationale. Dans cette arène, on retrouve en première ligne Elisabeth Borne. Depuis son discours de politique générale où on l’a découverte coriace, elle est sur le devant de la scène. Je l’ai vue vendredi et elle ne semblait pas dans un enfer à Matignon mais bien dans un paradis : heureuse comme un poisson dans l’eau.
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Cependant, ce qui lui manque encore est une relation directe avec les Français, d’où la série de rendez-vous médiatiques qu’elle honore en ce moment. En parallèle, elle entame une série de rencontres avec les états-majors des grands journaux parisiens. L’objectif est de se faire connaître et gagner en popularité dans l’opinion pour arriver plus forte dans les grandes batailles législatives à venir. Selon l’institut de sondage Ifop, Elisabeth Borne, devenue plus politique que technocratique, serait aujourd’hui plus populaire qu’Emmanuel Macron, lequel ne pourra pas se représenter en 2027. Dans cette perspective, ils sont donc quelques uns, de Bruno Le Maire à Gérald Darmanin, à aiguiser une ambition sans borne. Il est encore tôt pour le dire, mais ce sera peut-être aussi avec Borne.
David Doukhan
