Elisabeth Borne : Seulement 27% des Français lui font confiance, débuts difficiles pour la Première ministre

Jacques Witt/SIPA

Depuis son élection en tant que Première ministre, Elisabeth Borne peine à s’affirmer. Entre la gestion des fortes têtes de son gouvernement et le droit de réserve imposé par la campagne des législatives, son activité gouvernementale est au point mort.

« Elisabeth Borne a des poids lourds dans son gouvernement. Elle ne va pas les prendre frontalement »

Nommée le 16 mai, Elisabeth Borne peine à imprimer sa marque. Entravée par la période de réserve et par sa propre campagne dans le Calvados, la période n’est pas simple pour la Première ministre. Une scène atteste de ses difficultés. Le 30 juin Borne animait une visioconférence avec les candidats d’Ensemble aux législatives. L’un des participants en est ressorti troublé : « elle nous a parlé juste 15 minutes, son intervention était poussive et il n’y avait pas les clés politiques utiles pour nos campagnes ». Le jugement est dur mais illustre une inquiétude des macronistes qui se demande si Elisabeth Borne va être à la hauteur du défi. L’un des grognards du président observe froidement : « elle a des poids lourds dans son gouvernement. Elle ne va pas les prendre frontalement ».  En effet gérer tous ces égos n’est pas une mince affaire. « Castex avait eu cette méthode, il ne se payait ni Bruno Le Maire, ni Gérald Darmanin, mais s’était trouvé avec les territoires un terrain à lui ». Malheureusement, pour l’instant on ne voit pas quel sera le terrain privilégié de Borne.

La Première ministre est pour l’instant entravée par la campagne électorale et le devoir de réserve

Si Le Maire et Darmanin ne contestent pas encore frontalement son autorité, disons qu’ils ont l’un comme l’autre l’habitude de traiter directement avec le président de la République. Elisabeth Borne sait parfaitement que ce sera un sujet à gérer pour elle dans les prochains mois. D’ailleurs vous aurez remarqué qu’elle n’a pas volé au secours de son ministre de l’Intérieur après le Stade de France. « Elle a bien compris qu’il avait ses propres ambitions. Alors elle l’a laissé un peu dans la difficulté », commente un proche du chef de l’Etat. La technocrate est donc évidemment capable de faire aussi un peu de politique. Elle en aura besoin pour résoudre une équation compliquée.

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Elle doit exister entre un Macron qui ne lui laissera pas de lumière, on le sait tous, et les grands fauves de son propre gouvernement. Depuis sa nomination à Matignon, il ne se passe presque rien. Gelée par les législatives l’activité gouvernementale est comme à l’arrêt. Cela explique sans doute que seuls 27% des Français disent « faire confiance » à Elisabeth Borne selon le baromètre Elabe pour Les Echos et Radio Classique. La Première ministre est pour l’instant entravée par la campagne électorale et le devoir de réserve. Ensuite, elle n’aura plus une minute à perdre pour trouver son rythme et sa place.

David Doukhan

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