Le journal allemand Der Spiegel s’intéresse tout particulièrement à l’Estonie, qui vient d’organiser des élections législatives. Sa Première ministre depuis 10 ans Kaja Kallas, affiche un parcours impressionnant et un état d’esprit visionnaire concernant Vladimir Poutine.
Kaja Kallas : « L’Estonie a connu en 1944 la fin des combats, et pour autant nous n’avons pas connu la paix »
Kaja Kallas, Première ministre estonienne devrait être reconduite à son poste puisque son parti a très largement gagné les élections législatives. Le Spiegel rappelle que cette femme est assez extraordinaire et son destin tout à fait impressionnant. Sa mère et sa grand-mère ont été déportées en Sibérie à l’époque de l’Union soviétique, et son père a été un des artisans de l’indépendance retrouvée de l’Estonie en 1991. Kaja Kallas avait alerté l’Occident sur les intentions du président russe Vladimir Poutine bien avant le début de l’invasion de l’Ukraine. Personne ne l’avait écoutée à l’époque. Depuis le 24 février 2022 et le déclenchement de la guerre, tout le monde l’écoute.
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Au-delà d’être une grande voix de soutien à l’Ukraine, c’est une avocate charismatique, à l’anglais impeccable, qui intervient très souvent sur les plateaux des télévisions internationales et dans les médias. Elle fait la promotion ce petit pays balte, qu’on connaît mal, en dehors de son avance dans le domaine du numérique. Ce qui est très important dans ce portrait du Spiegel, c’est que la Première ministre souligne à quel point il est important pour l’Estonie de continuer à défendre l’Ukraine, car si on la laisse tomber, le risque, c’est que malgré l’arrêt des combats, la paix ne sera pas retrouvée. Kaja Kallas le dit elle-même : « L’Estonie a connu en 1944 la fin des combats, et pour autant nous n’avons pas connu la paix ». C’est une voix qui est très écoutée aujourd’hui et qui pourrait un jour prendre la tête de l’Otan.
Alexis Karklins-Marchay
