Seisme en Turquie et Syrie : L’eau potable, une priorité pour les rescapés

Francisco Seco/AP/SIPA

Depuis les séismes qui ont fait près de 40.000 morts dans le sud de la Turquie et au nord de la Syrie, l’Organisation mondiale de la Santé alerte sur la situation sanitaire dans les deux pays. Une inquiétude grandit, comment fournir de l’eau potable aux millions de personnes touchées par la catastrophe ?

 

Le tremblement de terre a détruit les stations de pompage et des canalisations

Les infrastructures civiles ont été durement touchées des deux côtés de la frontière. Les ONG distribuent de l’eau en bouteille aux rescapés et installent des sanitaires. Mais cette solution temporaire est très fragile, une deuxième catastrophe humanitaire pourrait arriver. Dans le nord-ouest de la Syrie, Thomas Janny, responsable de Solidarité internationale dans la région, multiplie les convois de camions remplis d’eau en bouteille. L’urgence est de fournir une quantité minimale pour les 6 millions de réfugiés qui vivent dans des camps. Mais il doit également s’enfoncer chaque jour un peu plus loin dans le pays, là où des villes entières se sont écroulées. « Le tremblement de terre a détruit des stations de pompage et des canalisations. Si les populations n’ont pas accès à une eau de qualité, elles vont aller chercher dans des zones polluées où l’eau est contaminée. C’est un facteur d’exposition à des maladies de la peau et des yeux » confie-t-il.

 

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La plus grande crainte reste le choléra. Cette bactérie que l’on trouve dans les eaux usées était déjà présente dans la région. En Syrie, au moins 45.000 cas sont déjà recensés. Avec le regroupement des populations et l’absence d’hygiène, ce chiffre pourrait exploser dans les prochaines semaines, selon François-Xavier Weill, directeur du Centre national de référence du choléra : « Ça se propage à la vitesse d’un feu de forêt. Au Yémen, on a eu plus de 2 millions de cas et les gens mourraient de déshydratation. Il faut intervenir le plus rapidement possible, rétablir l’eau potable, augmenter le niveau d’hygiène et donner des antibiotiques pour casser la transmission ». Du côté de la Turquie, où les canalisations d’eau ont également été endommagées, pour le moment le choléra n’est pas présent. Mais les autorités craignent le pire : des relevés bactériologiques sont effectués chaque jour dans les sanitaires temporaires. En effet, le risque est qu’un réfugié syrien ou un travailleur humanitaire transporte la bactérie sur le sol turc.

Rémi Pfister

Ecoutez le reportage de Rémi Pfister à 3’30 :

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