Visite surprise de Joe Biden à Kiev : « C’est le taulier du camp occidental, très clairement », selon Florent Parmentier (Cevipof)

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Après le voyage surprise du président américain Joe Biden à Kiev, presque un an après le début de la guerre en Ukraine, Florent Parmentier était l’invité de la matinale de Radio Classique ce mardi 21 février. Ce spécialiste des relations entre l’Europe et la Russie, secrétaire général du Cevipof, le centre de recherches politiques de Sciences-po, il a confirmé que Joe Biden était le « patron » du camp occidental.

 

La visite de Joe Biden vise notamment à mobiliser l’ensemble de ses partenaires

Joe Biden s’est rendu hier dans la capitale ukrainienne pour confirmer le soutien des Etats-Unis à ce pays. Il doit prendre la parole ce mardi depuis la Pologne alors que le président russe Vladimir Poutine s’apprête lui aussi à faire un discours. Pour Florent Parmentier, Joe Biden est « très clairement le taulier du camp occidental », venu en Europe pour « souder la coalition ». Le président américain tente de mobiliser l’ensemble de ses partenaires, même si « sur le plan militaire, cette visite n’a pas débouché sur la livraison d’avions F16 ou de nouveaux missiles ». Il s’agit plutôt d’un geste à dimension politique et diplomatique. S’agissant de diplomatie justement, Emmanuel Macron et Joe Biden sont-ils sur la même longueur d’onde concernant la suite de la gestion du conflit entre la Russie et l’Ukraine ? Pour le secrétaire général du Cevipof, « le président français essaie depuis le début de ce conflit de tenir une ligne de crête qui est en substance : nous sommes pleinement du côté ukrainien, mais si vous avez pour ambition […] de défaire la Russie et de détruire le pays, […] vous risquez de souder la population russe à ses dirigeants ».

 

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Emmanuel Macron tente, selon Florent Parmentier, de jouer une partition particulière, avec l’idée qu’il faudra un jour revenir à la table des négociations, et que cela ne pourra pas se faire sur les bases les plus radicales. En tous cas « à court terme », le chercheur pense que l’Ukraine et la Russie ne sont pas en mesure de conclure un accord de paix : « il y a une forme d’optimisme par rapport à la suite du conflit. Côté russe notamment, on estime que le temps [joue en faveur du Kremlin] et que les mobilisations vont faire leur effet ».

Béatrice Mouedine

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