On la savait dans un état critique depuis plusieurs mois. La reine Elizabeth II s’est éteinte à 96 ans ce jeudi 8 septembre dans sa résidence de Balmoral en Ecosse. Après 70 ans de règne – un record de longévité au pouvoir pour un souverain britannique – le Royaume-Uni bascule dans une période de deuil national.
Depuis une nuit à l’hôpital il y a un an, la reine a vu sa santé se dégrader rapidement
Les médecins étant « préoccupés » par son état de santé, les quatre enfants d’Elizabeth II – son héritier Charles, sa fille Anne et les deux princes Andrew et Edward – ainsi que ses petits-enfants William et Harry se dirigeaient ou étaient présents au château de Balmoral cet après-midi. La dernière apparition d’Elizabeth II en public avait eu lieu mardi pour la passation de pouvoir entre Boris Johnson et Liz Truss, la nouvelle première ministre étant son 15ème chef de gouvernement en 70 ans de règne. Des images du palais de Buckingham ont montré la souveraine souriante et s’appuyant sur une canne, serrant la main de la nouvelle dirigeante. Celle-ci a adressé « ses pensées […] à Sa Majesté la reine et à sa famille » dans l’après-midi.
A lire aussi
A l’âge de 73 ans, le prince Charles devient le roi Charles III
Depuis une nuit à l’hôpital il y a près d’un an, la reine a vu sa santé se dégrader rapidement et a progressivement disparu des projecteurs. Lors du jubilé de platine en avril dernier, lors desquels les Britanniques ont célébré pendant 4 jours ses 70 ans de règne, la souveraine ne s’est montrée qu’à deux reprises au balcon du palais de Buckingham. Depuis quelques mois, la reine avait aussi graduellement mis de côté ses fonctions constitutionnelles et ses déplacements. En mai, son héritier Charles avait prononcé à sa place pour la première fois le discours du trône au Parlement. A l’âge de 73 ans, il a pris automatiquement la succession de sa mère sous le nom de Charles III. L’après-Elizabeth II s’annonce plus compliqué avec le nouveau souverain, qui a une popularité bien plus faible dans l’opinion. Les Britanniques lui préfèrent le prince William et son épouse Kate. L’institution royale a également été ébranlée par une série de scandales ces derniers mois : accusations d’agressions sexuelles contre son fils Andrew ou encore allégations de racisme au sein de la famille royale.
Yannick-Nézet Séguin a bouleversé le programme de son concert à Londres
Du côté des réactions, le chanteur des Rolling Stones Mick Jagger a salué la grand-mère bien-aimée de la Nation. Paul McCartney, l’ex-Beatles, souhaite une longue vie au nouveau roi Charles III. Quant au chef d’orchestre canadien, Yannick Nézet-Séguin, il a modifié le programme de son concert à Londres, ajoutant l’hymne britannique et un morceau d’Edward Elgar à la place de la Troisième symphonie de Beethoven. Il y a eu également un concert hommage d’Elton John, Sir Elton John ! Après avoir chanté Candle in the Wind à la mort de Lady Diana, il a entonné Don’t Let the Sun Go Down on me après quelques mots d’hommage, depuis Toronto : « je me sens vraiment triste, j’envoie mon amour à sa famille. Elle va nous manquer. Célébrons sa vie ce soir en musique ! »
Clément Kasser et Augustin Lefebvre
So tonight's Prom was cancelled and a US orchestra, the Philadelphia, conducted by a gay French Canadian, Yannick Nézet Séguin, got to do this, followed by Elgar's Nimrod. Terribly moving pic.twitter.com/vNI2VMF2Cq
— Peter Bradley (@PeterIntheswim) September 8, 2022
Radio Classique consacrera sa matinale du 9 septembre à la disparition d’Elizabeth II. Franck Ferrand lui rendra également hommage à partir de 9h