Plaine de la Crau : La restauration d’un écosystème en danger

Le 5 juin est célébrée la journée mondiale de l’environnement. A cette occasion, les Nations Unies lancent la décennie pour la restauration des écosystèmes. L’objectif : réhabiliter les zones dégradées, notamment pour stopper l’érosion de la biodiversité. Plusieurs projets de restauration sont en cours en France, par exemple dans la plaine de la Crau, dans les Bouches du Rhône.

Plaine de Crau : En 2009, une fuite sur un oléoduc a déversé 5000 m3 d’hydrocarbures

La Crau, plaine de 57.000 hectares située aux portes de la ville d’Arles, est un espace naturel exceptionnel, une steppe unique en France. Mais le milieu a perdu 80% de sa surface originelle suite à la mise en place de cultures intensives, notamment des vergers, et à cause de nombreux aménagements urbains ou industriels.

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En 2009, au cœur de la réserve naturelle, une fuite sur un oléoduc a déversé 5000 m3 d’hydrocarbures. Le sol pollué a été enlevé et transporté dans une décharge et un nouveau sol a été transplanté. Pour accélérer la restauration, Thierry Dutoit et son équipe de spécialistes de restauration des écosystèmes ont implanté il y a 10 ans des fourmis moissonneuses : « ces fourmis sont de véritables agricultrices car une partie des graines qu’elles apportent ne sont pas mangées (…) en plus de ça la construction de leur nid laboure le sol »

 

Selon l’ONU, restaurer 15% des terres converties permettrait d’éviter 60% des extinctions d’espèces attendues

Les fourmis ont bien permis l’accélération du retour d’une végétation steppique. Autre exemple, à 5 kilomètres de la Crau, avec d’anciennes rizières abandonnées en cours de restauration et de transformation en zone humide caractéristique de la Camargue. Ces différents projets ont de bons résultats mais il n’existe pas de solution miracle, comme le souligne Jean-Laurent Lucchesi, directeur des amis du marais du Vigueirat : « le résultat c’est qu’on a le design qu’on souhaitait mais qu’il y a des espèces non désirées qui peuvent coloniser ces espaces et chasser les espèces implantées (…) le temps pour arriver à un fonctionnement naturel se compte en années voire en dizaine d’années ».

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Il faut du temps pour permettre à la nature de cicatriser, c’est pour cela que l’ONU appelle à accélérer et à restaurer 1 milliard d’hectares de terres dégradées dans le monde d’ici 2030, soit une superficie supérieure à la Chine. Restaurer 15% des terres converties permettrait selon l’ONU d’éviter jusqu’à 60% des extinctions attendues d’espèces animales ou végétales.

Baptiste Gaborit

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