Innovafeed, une start-up française, vient de réussir l’exploit – dans un contexte de crise de financement des jeunes pousses – à lever 250 millions d’euros auprès d’investisseurs français, qataris et singapouriens. Elle veut devenir un géant de l’alimentation à base d’insectes.
Les insectes pour l’alimentation animale, un moyen écologique et économique
Innovafeed a réussi à lever beaucoup d’argent pour atteindre son objectif de devenir un champion de l’alimentation à base d’insectes. Ils sont réduits en farine, et on récupère ainsi les protéines. Cela permet de nourrir des animaux d’élevage comme les volailles et les porcs, mais aussi les truites, et cela peut aussi servir de base à l’alimentation des animaux de compagnie. C’est de la croquette pour chien et chat à base de mouche soldat noire ou des scarabées Molitor et Buffalo. L’avantage est qu’il est moins compliqué, moins coûteux et moins polluant de produire ainsi de l’alimentation animale que de faire pousser des aliments dans des champs. Il y a un côté écologique et économique.
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Le groupe Ynsect, concurrent d’Innovafeed, a levé 500 millions d’euros
Le marché n’existe pas encore. On en est au tout début, il faut encore développer la technique, industrialiser les processus, et ensuite construire des usines. La France compte plusieurs champions. Innovafeed a levé 450 millions d’euros au total et a déjà une usine en France, une usine en construction aux Etats-Unis, et des projets en Asie. Le groupe assure avoir un milliard d’euros de commandes d’ici 2030, ce n’est pas rien. Il existe aussi Ynsect qui a levé 500 millions d’euros. C’est intéressant, car la plupart des start-up sont dans le logiciel ou le service, dans l’immatériel. Ici, ces acteurs sont dans l’industrie. Si on considère que les start-up d’aujourd’hui sont les entreprises de demain, c’est très bien d’avoir des start-up industrielles qui construiront les usines de demain. Quand on voit le succès de Tesla ou de SpaceX on se dit que l’industrie aussi peut se réinventer en faisant parfois des paris un peu fou… comme nous faire manger des insectes.
David Barroux
