Emmanuel Macron inaugure ce jeudi 22 septembre à Saint-Nazaire le premier parc français d’éoliennes en mer. C’est une très bonne nouvelle dans le contexte actuel de crise de l’énergie, amenée à durer.
Il y a 50 éoliennes actives en mer en France, contre plus de 6.000 en Europe
Il est difficile de réduire notre consommation ou de trouver des énergies de substitution quand Vladimir Poutine, le président russe, nous prive de son gaz. Avoir de l’énergie en plus c’est donc une bonne nouvelle. Si, en plus, elle est renouvelable, c’est-à-dire moins négative pour la planète que d’autres, si elle est produite sur place et ne creuse pas notre déficit commercial, et si elle nous permet de réduire notre dépendance au nucléaire – car il est dangereux d’avoir tous ses œufs dans le même panier – alors c’est effectivement très positif de voir notre président inaugurer un champ d’éoliennes. Toutefois ce parc n’est pas de nature à vraiment changer la donne de notre équation énergétique.
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C’est en effet positif, mais ça reste une goutte d’eau dans l’océan de nos besoins. Si on veut voir le verre à moitié plein, on peut se dire que quand elles tourneront, les 50 éoliennes de la côte ouest couvriront 20% des besoins de la Loire-Atlantique. Mais les éoliennes sont comme le vent, intermittentes ! Elles ne tournent pas tout le temps. Ensuite, il faut être honnête, ce projet a été lancé en 2008. Presque 15 ans plus tard, on avance à un rythme d’escargots, on ne compte que 50 éoliennes actives en mer contre plus de 6.000 en Europe. Nous ne sommes même pas les derniers de la classe, nous avons été exclus de l’école tellement on est mauvais.
Les écologistes pourraient tenter de limiter le développement des éoliennes
Cela ne veut pas dire qu’on a définitivement perdu la bataille. 5 ou 6 autres projets lancés en même temps que celui de Saint-Nazaire ou presque seront raccordés à notre système électrique d’ici deux ans. Et on pourrait avoir, d’ici 2028, une capacité de production d’électricité d’environ 3,6 GW. C’est l’équivalent de deux réacteurs nucléaires. Mais pour ça et pour en avoir – comme c’est l’objectif – presque dix fois plus d’ici 2050 il faut qu’on passe la surmultipliée. Il va falloir que la loi limite et encadre les recours. Un projet de loi qui doit permettre cela sera en débat à l’Assemblée à partir de lundi, mais il risque d’être bloqué par les écologistes qui trop souvent ne cherchent pas des solutions constructives, et qui se font simplement des avocats d’une forme de décroissance.
David Barroux