5G : le Haut Conseil pour le climat alerte sur la hausse des émissions carbone

Le débat sur la 5G connaît un nouveau chapitre. Le Haut Conseil pour le climat a rendu son rapport commandé par le Sénat et alerte sur le fait que la 5G va se traduire par une hausse des émissions de CO2.

La 5G entraînera une hausse de 10 à 45% des émission de CO2 du secteur du numérique

Le Haut Conseil pour le climat met en garde dans un rapport publié samedi 19 décembre, surtout sur les émissions liées au déploiement structurel de la nouvelle génération mobile. Il s’agit de tout le matériel supplémentaire : la fabrication des smartphones, les tablettes, les objets connectés… Le Haut Conseil pour le climat a modélisé l’impact sur les 10 prochaines années. Corinne Le Quéré, présidente de l’instance, estime que « les émissions du secteur du numérique augmenteront d’environ 10 à 45% ». Il s’agit d’une « hausse significative pour un secteur qui émet déjà 2% des émissions de l’empreinte carbone de la France ».

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D’après le rapport, la 5G devrait aussi entraîner une hausse de la consommation d’électricité. Pour les associations environnementales, cela conforte évidemment des hypothèses bien sombres. Stéphen Kerckhov, délégué général d’Agir pour l’Environnement déplore que le gouvernement se soit jusqu’ici gardé de « fonder la décision publique sur des données objectives ». Il espère qu’avec ce rapport, il sera possible « de pouvoir objectiver cette controverse avec des éléments concrets ». Agir pour l’Environnement a déposé un recours auprès du Conseil d’Etat. Emmanuel Macron a de son côté réitéré son soutien à la 5G, « essentielle » selon lui au développement économique du pays.

 

D’après Michaël Trabbia, la 5G induira une baisse des émissions des autres secteurs

Le Sénat avait déjà publié un rapport très semblable. La Chambre Haute a même déposé une proposition de loi pour réduire l’impact environnemental du numérique. Du côté des opérateurs, on pointe un grand absent dans ce rapport : la baisse de émissions induites par la 5G. Le compte n’est pas à l’équilibre car il faut soustraire ce qu’on va économiser en termes d’énergies. C’est ce qu’affirme Michaël Trabbia, directeur des Technologies et de l’Innovation du groupe Orange : « on a besoin du numérique pour réduire les 96% d’émissions de C02 des autres secteurs, de l’industrie, du bâtiment et du transport ». Selon lui le numérique serait un outil qui « permettrait d’économiser 10 grammes de CO2 dans les autres secteurs lorsque 5 seraient émis dans le numérique ».

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Michaël Trabbia explique que cela se fait « par la ville intelligente, l’optimisation du trafic avec la gestion des feux, l’optimisation de l’éclairage, la collecte des déchets ». Et la liste continue. Par exemple, le télétravail devrait aussi être facilité par le déploiement de la 5G, martèlent ses défenseurs. Une équation appuie cet argument : 1 jour de télétravail = 1200 grammes de CO2 économisés. Pour résumer, chacun défend sa position. Toutefois, on peut noter un point pour mettre tout le monde presque d’accord, les équipements liés à la 5G. Une première solution est notamment d’augmenter la durée de vie des appareils et d’assurer leur recyclage.

Ecoutez 3 minutes pour la planète de Victoire Faure

 

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