L’Opep réduit sa production de pétrole, faut-il s’en inquiéter?

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L’Opep a décidé ce lundi 5 septembre de réduire la production de pétrole de ses pays membres. Même si la réduction est relative, le baril, actuellement sous la barre des 100 dollars, pourrait augmenter et ce n’est pas une bonne nouvelle pour les Européens.

Le prix du baril a déjà augmenté de 3% depuis l’annonce de la réduction de l’offre

L’Opep est un cartel : son objectif est que les producteurs s’entendent pour que l’équilibre offre-demande leur soit favorable afin de maintenir des prix élevés. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole s’en tient donc à son rôle lorsqu’elle décide, pour la première fois en plus d’un an, de réduire son offre. Les pays l’ont décidé car le pétrole, qui était à plus de 140 dollars le baril il y a quelques mois, est retombé au-dessous des 90 dollars. Pour une raison simple : l’économie mondiale est au bord de la récession et quand l’activité économique recule, la consommation de pétrole chute. Si l’offre d’or noir est à ce moment-là supérieure à la demande, les prix peuvent retomber rapidement car les cours du brut sont très volatils.

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La décision a déjà eu un impact sur les cours hier, avec une hausse de 3% après l’annonce. On ne parle pas que de l’Opep mais en fait de l’Opep+ : c’est-à-dire les treize états membres de l’organisation, leurs dix alliés et la Russie. Ils pèsent ensemble environ la moitié de la production mondiale donc quand ils se mettent d’accord, ça a un impact. Cela étant, il faut relativiser. Les cours ne sont pas encore repassés au-dessus de la barre des 100 dollars et surtout, la réduction de la production envisagée n’est que de 100 000 barils par jour. C’est à peine 0,1% de la consommation mondiale et 7% de la production journalière.

 L’Opep réduit sa production car la plupart des pays ont atteint leurs limites

Pour nous Européens qui sommes obligés d’importer de l’or noir en payant en dollars, c’est une mauvaise nouvelle. Or, cela se produit à un moment où le dollar est au plus haut depuis 20 ans par rapport à l’euro. Et dans le contexte actuel de tension sur le marché du gaz et de l’électricité, on se serait bien passé d’une hausse du prix du baril. Surtout que la conjoncture économique globale est lourde de menaces. Enfin, la dernière mauvaise nouvelle est que l’Opep va produire moins parce qu’elle a aussi du mal à tenir ses objectifs de production. Plusieurs pays n’investissent plus assez dans leurs outils d’exploration pétrolière. Même si l’Opep voulait produire nettement plus, presque uniquement l’Arabie Saoudite serait capable de le faire. Le marché s’annonce donc tendu.

David Barroux

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