Les soldes débutent ce mercredi 15 juillet : Les petits commerces vont-ils en profiter ?

Attendre le 15 juillet pour le début des soldes, il a fallu être patient pour profiter des promotions traditionnelles avant de partir en vacances. Le gouvernement a en effet souhaité laisser un peu plus de temps aux commerçants – notamment ceux de centre-ville – pour écouler leurs stocks à plein tarif avant d’entamer les soldes.

Bruno Le Maire a choisi de favoriser les petits commerçants

On le sait, le confinement a été particulièrement douloureux pour les magasins, notamment d’habillement. La stratégie a-t-elle été efficace ? Cela dépendra bien sûr des magasins, mais une chose est sûre, les Français ont répondu près présent dès le déconfinement. On a observé en mai et juin une nette reprise de la consommation, en particulier dans l’équipement de la maison, avec une forte progression des ventes de meubles ou d’électroménagers. Le confinement a sans doute permis de voir les manques dans les logements, mais les ventes de textile et d’habillement ont aussi repris, sans toutefois retrouver les niveaux de février.

 

 

 

Les soldes vont donc arriver à point nommé pour de nombreux commerçants qui ont de nombreux stocks à écouler. On parle de 2 milliards et demi d’invendus chez les indépendants ! Mais ce décalage n’a pas fait les affaires de tout le monde. Il y avait des envies et des besoins contradictoires. Les petits commerçants avaient pour la plupart besoin de faire un peu de marge avec les invendus du confinement. Ils n’étaient pas dans une logique de flux ou de grands volumes, contrairement aux enseignes nationales qui avaient besoin de vendre beaucoup de vêtements ou de biens pour reconstituer leur trésorerie, nécessaire pour payer employés et fournisseurs.

 

Naf-Naf, André, Alinéa, Camaïeu ont dû être placés en redressement judiciaire

Bruno Le Maire, le ministre de l’économie a tranché en faveur des premiers, jugés plus fragiles. Mais ça a payé. Selon la fédération nationale de l’habillement qui regroupe 40.000 boutiques de prêt à porter, les marge du secteur ses sont redressées de 11 % depuis le déconfinement. Ce sera peut-être l’occasion de demander un petit rabais supplémentaire. La situation des grandes enseignes est en revanche plus préoccupante. C’est vrai, c’est un peu quitte ou double pour elles, alors que de nombreuses chaînes affrontent de graves difficultés économiques. Ces dernières semaines, plusieurs marques ont dû se placer en redressement judiciaire, tels Naf-Naf, André, Alinéa ou encore Camaïeu…

 

 

« C’est l’apocalypse de la distribution non alimentaire » pour reprendre l’expression de Philippe Bertrand dans Les Echos. C’est vrai qu’entre les grèves, les samedis perdus avec les manifestations des gilets jaunes et maintenant ces deux mois sans clients, cela fait beaucoup pour un secteur qui risque de payer un lourd tribut à la crise. Fin mai, les 450 grandes enseignes affichaient une baisse de 26 % de leur vente en 2020. La suite dépendra des envies d’achat des consommateurs, même si avec les vacances, les enseignes des périphéries risquent d’avoir du mal à faire le plein de clients.

 

Pierrick Fay