La faillite de la Silicon Valley Bank ravive les craintes d’une crise financière mondiale

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L’alerte est sérieuse ! La Silicon Valley Bank, une banque californienne inconnue jusque-là, a fait faillite ce 10 mars. Une affaire qui réveille les craintes d’une crise financière.

 

De nombreuses start-up pourraient se retrouver à court de cash

En quatre mois, c’est le deuxième départ de feu, signe des fragilités persistantes de la planète finance. Souvenez-vous, mi- novembre, il y avait eu l’effondrement du château de cartes FTX, dont l’onde de choc secoue toujours le monde des cryptos. Depuis vendredi, c’est donc la faillite de la banque des start-up de la Silicon Valley, le cœur de la Tech américaine, qui fait trembler l’industrie financière. En quelques heures, l’ensemble des banques occidentales se sont retrouvées sous pression en Bourse et les marchés mondiaux ont plongé dans le rouge, les investisseurs redoutant un effet-domino dévastateur. Il est évidemment trop tôt pour savoir si ces craintes sont exagérées, mais on peut déjà tirer trois leçons de cette nouvelle secousse.

 

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La première leçon, c’est peut-être qu’une fois de plus, la finance américaine est à l’origine d’un sinistre à la résonnance mondiale. Mais cette fois ce n’est pas Wall Street qui est en cause. SVB est une banque locale comme il en existe tant d’autres aux Etats-Unis. Et si elle est en défaut aujourd’hui, c’est que 16 ans après l’explosion de la bulle des subprimes, les autorités américaines n’assurent toujours pas un contrôle suffisant de ces acteurs si importants pour le financement de l’économie US. La deuxième leçon concerne le monde des start-ups. Que cet écosystème si prompt à disrupter les modèles du passé se retrouve piégé par la faillite d’un établissement de second ordre a quelque chose de surprenant. Car dans cette affaire, de nombreuses pépites de la tech pourraient se retrouver à court de cash comme de vulgaires épargnants victimes d’une banqueroute. Mais la disparition de SVB dit aussi beaucoup de l’état de la finance mondiale. Elle montre sa fragilité face à la remontée accélérée des taux d’intérêt. Après une décennie d’argent gratuit, cette hausse à marche forcée fait des ravages dans les bilans bancaires en réduisant drastiquement la valeur des placements obligataires effectués ces dernières années. Virtuel quand tout va bien, cet appauvrissement se matérialise lors de la vente de ces actifs. C’est ce qui a précipité la chute de SVB et qui justifie que toute la planète finance ait aujourd’hui les yeux tournés vers Washington.

François Vidal

 

 

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