Aux Etats-Unis, le Département de la justice va poursuivre Google. Après des années d’enquête, l’anti-trust considère qu’il y a de bonnes raisons de penser que Google abuse de sa position dominante dans ce qu’on appelle le « search ». Son moteur de recherche est très puissant. Plus de 8 fois sur 10 quand un Américain fait une recherche numérique, il passe par le moteur de Google.
Google assure que sa position est fragile et qu’il subit une forte concurrence
Google pourrait user de cet immense pouvoir pour limiter la concurrence, ce qui selon la Justice américaine risque de réduire les choix des consommateurs et l’innovation. La plainte de la Justice met en avant des exemples d’abus. Google paye Apple des milliards pour que la firme à la pomme installe d’office l’appli Google dans tous ses iPhone. Et dans les téléphones Android qui sont conçus par les ingénieurs de Google, il est pratiquement impossible d’effacer l’appli de Google.
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Google se défend en disant qu’il y a beaucoup de concurrence et que sa position est fragile. Par exemple pour le commerce en ligne, de nombreux internautes font des recherches directement via Amazon. Et Google prétend qu’une start-up pourrait inventer demain un meilleur service. Et il met surtout en avant le fait que leurs services sont le plus souvent gratuits et efficaces. Ca marche bien et ça ne coûte rien. Ce n’est donc pas mauvais pour le consommateur. Où est le mal ?
Microsoft avait dû inclure dans son système d’exploitation Windows des navigateurs Internet concurrents de son Explorer
Dans l’histoire de l’anti-trust américain, on a vu les autorités casser des monopoles. Dans le rail, le pétrole, les télécoms la justice a coupé des géants en morceaux pour faire repartir la concurrence. On peut aussi obliger Google à faire de la place à ses rivaux. Microsoft avait dû inclure dans son système d’exploitation Windows des navigateurs Internet concurrents de son Explorer. On peut aussi imaginer qu’on finisse par interdire à Google de procéder à des acquisitions de start-up car c’est un moyen pour eux d’étouffer la concurrence.
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Google est tellement puissant et tellement important pour les Etats-Unis que je ne pense pas qu’il risque une solution radicale rapidement. Mais c’est quand même le signe que la pression est en train de s’accroître. Parce qu’en Europe aussi il est sous surveillance et il ne pourra plus dire qu’on est juste des méchants européens jaloux de leur succès.
David Barroux