Ben Smith, le patron d’Air France KLM est interviewé ce matin dans Les Echos et se montre finalement positif sur l’avenir. Pourtant il est vrai qu’a priori quand 90% de vos avions sont cloués au sol et que ceux qui décollent sont souvent quasi-vides, on a plus de chance d’être pessimiste qu’optimiste.
Ben Smith se dit qu’après la crise du Covid, le trafic aérien pourra repartir assez vite
Si Ben Smith garde le sourire, c’est parce qu’il est persuadé qu’une fois la tempête Covid passée, le trafic aérien pourra repartir assez vite. Pour lui il y aura toujours une vraie envie d’avions et de voyages. Les particuliers voudront aller voir leur famille à l’autre bout du monde ou partir au soleil. Et même les voyages d’affaires repartiront, car on ne signe pas un contrat ou une embauche à distance. On doit voir ses clients et pas seulement en visio-conférence. Les ingénieurs et les créatifs ont besoin de vrais contacts.
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Le marché du transport aérien était en croissance avant la crise. Il va repartir progressivement une fois qu’il y aura des tests, des vaccins contre le coronavirus et un retour du pouvoir d’achat. Il faudra peut-être réduire la capacité pendant quelques années, supprimer quelques sièges business, mais le transport aérien a un avenir.
Air France-KLM restera-t-il concurrencé par des rivaux plus agiles comme Ryanair ou Easyjet ?
Ben Smith ne pense pas que le low-cost va tout dominer. Il fait remarquer que dans l’hôtellerie ou la restauration, il n’y a pas qu’un seul type d’offre. Les grandes compagnies ne sont pas mortes. Et le patron d’Air France souligne qu’avec Transavia, Air France a maintenant une compagnie low-cost qui peut prendre plein de parts de marché. Le groupe a un accord avec les pilotes, plus de la moitié des créneaux pour décoller d’Orly, des bases en province, le programme de fidélité Flying Blue. Air France n’a plus peur des autres low-cost, dit-il.
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Mais pour qu’Air France sorte renforcé de la crise, il faut déjà que la crise ne les tue pas, et sur ce point le groupe Air France KLM qui a déjà reçu plus de 10 milliards de prêts et d’aides de la part des états français et néerlandais brûle du cash comme toutes les compagnies. Le groupe n’est donc pas sorti d’affaire mais Ben Smith pense que le soutien de ses actionnaires étatiques est un atout. On ne le laissera pas mourir, contrairement à d’autres compagnies. Et si d’autres font faillite, ça réduira un peu la concurrence. Une crise, c’est dur pour tout le monde mais surtout pour les entreprises qui meurent.
David Barroux