Coupe du monde 2022 : Qui a déjà gagné sur un plan économique ?

Alan Lee/AP/SIPA

La Coupe du monde de football est un événement sportif, mais c’est aussi un événement économique ! Ce grand rendez-vous est même, avec les Jeux Olympiques, le plus grand spectacle à l’échelle de la Terre, suivi sur un peu plus d’un mois par plus de 4 milliards de personnes, la moitié de la population mondiale.

La Fifa, la Fédération internationale de football détient un vrai pouvoir économique

Le principal gagnant de la Coupe du monde du point de vue économique, c’est la Fifa, la fédération internationale qui attribue tous les quatre ans l’organisation à un pays différent. La Coupe, c’est une machine de guerre économique qui rapporte maintenant plus de 6 milliards de dollars. L’essentiel des recettes provient des droits télé et de marketing qui ont pratiquement doublés depuis la précédente Coupe. Mais la Fifa n’est pas une entreprise, c’est une association. Elle aide le pays organisateur en prenant en charge une partie des frais et rassemble tous les quatre ans un trésor de guerre qu’elle redistribue ensuite aux différentes fédérations nationales. Dans certains pays, l’argent de la Fifa représente plus que les budgets de ministères, c’est pour ça que la Fifa est un vrai enjeu de pouvoir.

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Les pays organisateurs de la Coupe du monde y gagnent en termes d’image, mais pas du point de vue économique

Il y a aussi des perdants du point de vue économique : on dit souvent que les télévisions ont du mal à rentabiliser leur investissement, mais si ça n’avait aucun intérêt elles ne se battraient pas pour diffuser les matchs. Mais comme souvent, le vrai perdant est le pays qui reçoit l’évènement, parce qu’organiser une compétition coûte plus que cela rapporte. Les pays qui accueillent la Coupe ou les JO le font pour des raisons d’image. C’est ce qu’on appelle le soft power. C’est un investissement. Le Qatar par exemple a investi massivement dans son infrastructure touristique. Le pays va accueillir plus d’un million de personnes alors que sa population ne compte pas trois millions d’habitants. Cela fait tellement de monde qu’il y aura des vols navettes tous les jours et que certains dorment sur de gigantesques bateaux de croisière transformés en hôtels flottants. L’objectif n’est pas de gagner de l’argent aujourd’hui mais d’attirer l’attention pour faire venir des touristes sur la durée. Le Qatar aurait investi au total 200 milliards de dollars dans cette compétition. C’est 20 fois plus que la Russie il y a quatre ans. C’est totalement démesuré. Les Qataris n’auront sans doute jamais de retour sur investissement mais ils sont assis sur une mine d’or gazière et peuvent donc se permettre cette folie.

David Barroux

 

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