Coronavirus : Zara mise sur le e-commerce après avoir subi les premières pertes de son histoire

Zara affiche les premières pertes de son histoire. La marque, rattachée au numéro un du textile dans le monde, Inditex, a divisé son chiffre d’affaires par deux avec la crise du coronavirus, à 3 milliards d’euros. Le groupe devrait largement investir à l’avenir dans le e-commerce.

Zara a dû fermer la quasi totalité de ses 7.500 magasins à cause du confinement

Inditex, la maison-mère de Zara, s’est introduite en Bourse en 2001. Depuis le début du siècle, ce groupe qui est devenu le numéro un mondial du textile n’avait jamais affiché une perte trimestrielle. Et bien voilà, c’est fait. Ce triste record est battu, puisque sur les trois premiers mois de son exercice, ce groupe espagnol a perdu un peu plus de 400 millions d’euros ; contre un profit de 700 millions sur la même période l’an dernier. C’est bien sûr l’effet confinement.

 

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Entre février et avril, le groupe qui est présent dans une centaine de pays avec 7.500 magasins n’a pas été sauvé par son empreinte mondiale. En fait, il a dû baisser le rideau presque partout et pratiquement 90% de ses magasins se sont retrouvés fermés à un moment ou à un autre. Logiquement, le chiffre d’affaires a été pratiquement divisé par deux, en passant de presque 6 milliards l’an dernier à un peu plus de 3 milliards d’euros.

 

 

Le groupe n’a jamais vendu autant de jupes, pantalons et tee-shirts par Internet, puisque le e-commerce a explosé de 50% sur le trimestre et même de 90% en avril. Mais cela n’a pas suffi à compenser le manque à gagner, puisque le commerce électronique ne représente qu’environ 10% des ventes de ce géant, qui a d’autres marques comme Massimo Dutti ou Zara Home.

 

Zara compte investir 1 milliard d’euros dans le e-commerce et le faire passer de 14% à 25% de ses ventes

Dans le e-commerce, pendant le confinement, on a surtout acheté des articles dont on avait absolument besoin. Zara a perdu les achats plaisirs ou les achats d’impulsion. Ces petits articles ou accessoires qu’on rajoute à la dernière minute dans le panier et qui font grimper le ticket moyen. Zara va quand même encaisser le choc. La marque est armée pour faire face et profiter des malheurs de pas mal de leurs concurrents.

 

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Déjà, parce qu’elle est grosse, parce qu’elle a du cash et qu’elle peut toujours ralentir un peu sa croissance. Elle va rentrer les voiles pour passer la tempête. Ensuite, Zara a une stratégie de circuits courts. C’est un fabricant distributeur qui ne fait pas tout livrer de Chine, mais qui fait produire dans le continent où se trouvent ses magasins. Si le monde de demain est un peu plus protectionniste, s’il y a des tensions dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, Zara pourra faire face.

 

 

Son autre force, c’est que le e-commerce reste un vrai réservoir de croissance. Elle va investir 1 milliard dans les années qui viennent pour faire passer le e-commerce de 14 à 25% des ventes et dans le textile. Comme il y a beaucoup de retours clients, pouvoir s’appuyer sur la complémentarité d’un réseau physique de boutiques pour récupérer les colis. C’est un vrai plus. Zara va souffrir cette année, mais Zara ne va pas mourir.

 

David Barroux