Coronavirus : Nicolas rouvre ses magasins, sera-t-il suivi par les autres cavistes?

Les vendeurs de vins et spiritueux rouvrent leurs portes. Considérés comme des commerces alimentaires, ils n’avaient pas l’obligation de fermer mais avaient pris le temps de sécuriser l’accueil des clients. Les Français en profitent pour acheter.

Les cavistes Nicolas font figure d’exemple

Il y a quinze jours, au début du confinement, la plupart des magasins ou presque ont fermé en France. On a même eu des boutiques qui auraient pu rester ouvertes, mais qui ont baissé le rideau. C’est le cas des cavistes, pourtant considérés comme des magasins essentiels. De très nombreux marchands de vins et de spiritueux ont quand même décidé de rester porte close pour des raisons sanitaires.

 

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Mais aujourd’hui, le petit commerce a réalisé que le confinement était parti pour durer et qu’il fallait s’adapter pour tenter de rouvrir. Pendant la crise, les affaires peuvent continuer et le bon exemple, c’est de regarder ce qu’on fait les magasins Nicolas. Ils ont décidé de rouvrir, mais en prenant des tas de précaution. A haute dose, l’alcool est un poison, mais le coronavirus lui aussi tue à petites doses.

 

 

Il ne faut donc pas faire n’importe quoi. Nicolas, qui gère un réseau d’environ 500 boutiques, n’oblige déjà aucun des gestionnaires de magasin à rouvrir. Pour l’instant, il n’y en a que 300 environ qui fonctionnent, et ils ont adapté leurs horaires.

 

Ne pas plonger la France dans une forme de prohibition

Certains ne seront ouverts que trois jours par semaine. D’autres, uniquement le matin. Et puis, on entre un par un dans le magasin, sans toucher la poignée, puisque c’est le caviste qui gère la porte. On doit rester au milieu du magasin et ne toucher à rien. On est obligé de payer en carte et la caisse est protégée derrière un rideau en plastique. On minimise ainsi les risques. Comme on ne peut plus aller boire un coup au bistro ou au restaurant, les ventes d’alcool devraient augmenter dans la distribution.

 

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Les premiers chiffres montrent que les cavistes vendent bien. Cela ressemble même à la période de Noël. La demande est diversifiée : les clients demandent à la fois du rosé ou du côte du Rhône, comme de bonnes bouteilles pour se faire plaisir. On ne note pas d’excès particuliers. La France a fait le choix de pays comme les Etats-Unis ou le Canada. On se dit qu’il faut bien sûr consommer avec modération, mais qu’il ne faut pas non plus sevrer le pays.

 

 

Le risque – les autorités le savent – c’est que l’excès d’alcool provoque une hausse des violences domestiques. Mais en même temps, plonger la France dans une sorte de prohibition ne serait pas souhaitable et pour les cavistes, qui restent concurrencés par la vente sur Internet qui continue de prendre des commandes, ils devraient alors affronter une concurrence déloyale.

 

David Barroux