Amazon, Alphabet, Meta : Pourquoi la France est relativement protégée face à la vague de licenciements dans la Tech

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L’hémorragie chez les géants de la tech et d’internet est massive. Depuis début 2022, 214.000 postes se sont ainsi volatilisés, notamment chez Google, Facebook et Microsoft. Dans ce contexte, la France résiste malgré tout.

 

Amazon licencie 18.000 personnes dans le monde, aucune en France

10.000 licenciements chez Microsoft, 12.000 chez Alphabet, maison-mère de Google. Celle de Facebook, Meta, se sépare de 11.000 collaborateurs. La dernière annonce en date est celle de Spotify : le leader mondial du streaming musical a annoncé la suppression de 600 emplois. Il s’agit du contre-coup d’un sur-recrutement, lors de la pandémie de Covid. Pourtant, la France résiste. Par exemple, sur les 18.000 licenciements annoncés chez Amazon, aucun ne concerne les salariés français. Notre droit du travail, mais aussi le contexte économique nous permettent d’échapper quelque peu à la vague. Pendant la pandémie, les géants américains du numérique ont recruté à tour de bras, mais pas en France. La principale raison, une législation française qui rend les licenciements longs, compliqués et coûteux, avance l’avocat Bernard Lamon : « Il faut mettre en place une procédure, passer par des consultations auprès des institutions ou du personnel. Cela protège contre les mouvements brutaux ».

 

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Backmarket, spécialiste des appareils reconditionnés, a annoncé se séparer de 96 collaborateurs, dont 63 en France

Au-delà du droit du travail, le secteur des hautes technologies manque également de bras en France. 15.000 postes sont par exemple à pourvoir dans la cybersécurité. Cela force à réfléchir à deux fois avant de se séparer d’un collaborateur : « dans le domaine de la tech, on est au-delà du plein emploi. Si on se prive de 100 développeurs, on ne le retrouvera pas facilement et ce sera coûteux ».  Dans un contexte d’inflation mondiale, la France a su contenir la flambée et éviter la fameuse boucle prix/salaire, de quoi rendre le travailleur français plus intéressant aux yeux des entreprises, explique Jacques-Aurélien Marcireau, spécialiste Nouvelles technologies chez Edmond de Rothschild : « l’inflation salariale, notamment dans la Silicon Valley a été tellement galopante qu’avoir ses équipes en France est extrêmement intéressant en termes de coûts ». Pour autant, la French Tech n’est pas totalement épargnée par la crise actuelle. Backmarket, spécialiste des appareils reconditionnés, a annoncé se séparer de 96 collaborateurs, dont 63 en France.

Eric Kuoch

Ecoutez le reportage d’Eric Kuoch (à partir de 6′)

 

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