Emmanuel Macon l’a affirmé lors des vœux aux Français, il veut faire de 2023 l’année de la réforme des retraites. Un souhait que nous avons tous intérêt à voir exaucer.
La France doit donner des gages aux investisseurs
Cela peut paraître étonnant au vu des oppositions que suscite ce projet dans le pays, mais la réforme des retraites est effectivement essentielle pour notre avenir. Et cela pour 3 raisons. D’abord, parce que cette réforme est indispensable pour assurer le financement de nos retraites. Syndicats et oppositions ont beau dire le contraire, si rien n’est fait, notre système de pension plongera dans le rouge l’an prochain et ne cessera de creuser ses pertes d’ici à 2032. Il faut donc que nous travaillons plus longtemps. C’est ensuite l’occasion de remettre de la justice sociale dans le système. En tenant mieux compte des carrières longues ou de la pénibilité notamment, et en relevant le montant de la pension minimum. C’est enfin le moyen de montrer à nos partenaires européens et aux investisseurs qui financent notre gigantesque dette que nous sommes prêts à faire des efforts pour limiter les déficits de notre sacrosaint modèle social. En clair, si nous ne voulons pas subir le sort du Royaume-Uni, obligé de se serrer la ceinture sous la pression des marchés, nous devons donner des gages.
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Emmanuel Macron n’a pas choisi la facilité en reportant plusieurs fois la réforme des retraites
Ce projet suscite une levée de boucliers. Cela ne risque-t-il pas d’être l’étincelle qui pourrait embraser le climat social ? Les Français ont déjà bien assez à faire avec la baisse de leur pouvoir d’achat et les risques de pénurie d’énergie, je ne suis pas sûr qu’ils aient envie d’y ajouter une crise sociale XXL. Mais ce qui est sûr, c’est qu’Emmanuel Macron n’a pas choisi la facilité en reportant le coup d’envoi de la réforme des retraites à plusieurs reprises depuis sa réélection. D’autant qu’entretemps, il n’a pas réussi à fissurer le front syndical. Désormais privé de l’élan de la victoire, il va devoir engager le bras de fer qui s’annonce avec le vent de face. De quoi justifier la résolution affichée lors des vœux présidentiels. Car ce qui va se jouer dans les prochaines semaines, c’est non seulement l’avenir de notre modèle social, mais aussi l’échec à ou réussite du second mandat du chef de l’Etat.
François Vidal