Richard Wagner : Retrouvez ses morceaux les plus célèbres repris au cinéma, d’Apocalypse Now au Dictateur

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Richard Wagner, l’un des compositeurs préférés du nouveau roi d’Angleterre Charles III, n’a cessé d’inspirer le cinéma, de Federico Fellini à Charlie Chaplin en passant par Ridley Scott.

La chevauchée des Walkyries, le plus célèbre air de Wagner, a été repris dans les films de Francis Ford Coppola et de Federico Fellini

Le 7ème art a immortalisé le compositeur allemand dans l’un des films les plus connus de Francis Ford Coppola, Apocalypse Now. L’air de La chevauchée des Walkyries, dans le deuxième des quatre drames lyriques de L’anneau du Nibelung, accompagne la séquence héliportée du film. On l’entend également dans la scène de fantasme au harem dans Huit et demi de Federico Fellini. Entre la guerre du Vietnam et la fantasmagorie fellinienne, Richard Wagner arrive à se frayer un chemin. La première des Walkyries eut lieu à la cour de Munich en 1870, en présence du premier fanatique et mécène de Richard Wagner : Louis II de Bavière.

Un film de Terence Malick, moins connu qu’Apocalypse Now mais nommé à l’Oscar de la meilleur photographie en 2006, raconte l’arrivée de colons en Amérique du Nord au 17ème siècle. Il s’intitule Le Nouveau Monde et on y entend le Prélude de L’Or du Rhin, célèbre opéra de Richard Wagner.

Changeons de style pour faire un grand bon en avant, direction la lointaine galaxie d’un film de Ridley Scott, Alien Covenant, une des suites du premier Alien sorti en 1979. L’Entrée des dieux au Valhalla illustre le film, au moment où les personnages oscillent entre le mystère et l’horreur. Le morceau est tiré du même opéra que celui entendu dans Nouveau Monde.

En 1940, le prélude du premier acte de Lohengrin sera utilisé par Charlie Chaplin dans Le Dictateur. L’italien Luchino Visconti l’adoptera pour son Ludwig ou le crépuscule des dieux, film directement inspiré de la vie de Louis II et de sa relation avec Richard Wagner.

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Dans sa façon de monter ses opéras, Richard Wagner invente le cinéma avant même sa création

En documentant cette émission, je suis tombé sur un livre dont je ne vais pas citer l’auteur. On y lit ceci : « cet essai s’intéresse aux discours théoriques ayant pointé l’existence d’un rapport privilégié entre Wagner et le cinéma. Il s’agit de mettre en lumière les généalogies en vertu desquelles les milieux cinématographiques ont pu s’approprier une certaine esthétique propre au wagnérisme. Le lieu commun d’un Wagner proto-hollywoodien, tourmenté par l’immersion technologique, fait notamment débat ». On devine à travers ce jargon maladroit l’envie d’analyser scientifiquement la musique du compositeur. Rassurez-vous, il y a aussi des écrivains qui savent partager leur connaissance au sujet de Richard Wagner. Voici le début de cet article intitulé Wagner au cinéma par Anne-Christine Loranger : « Richard Wagner a toujours privilégié des acteurs qui savaient chanter, plutôt que des chanteurs limités dans leur jeu. C’est sans doute ce qui explique l’attrait de ses opéras, tant pour les metteurs en scène et les chanteurs que pour les réalisateurs ». Dans sa façon de monter ses opéras, Richard Wagner invente le cinéma avant même sa création. Qui sait s’il ne composerait pas aujourd’hui pour des séries à succès, comme Le Seigneur des Anneaux, Game of Thrones ou même The Crown ? Voici le prélude de Tristan et Isolde que vous entendez dans Excalibur de John Boorman. Ce film raconte la quête du Graal par les chevaliers de la Table ronde. La mythologie germanique vient ainsi mettre en musique la mythologie anglaise.

En 1987, Lars von Trier a utilisé l’ouverture de Tannhäuser pour Epidemic. Le morceau est aussi utilisé dans Ludwig de Visconti et dans Le Prénom, comédie française d’Alexandre de la Patellière et Mathieu Delaporte.

La vie mouvementée de Franz Liszt, grand admirateur de Richard Wagner, a été adaptée au cinéma par Ken Russel dans Lisztomania. Le film en lui-même est un peu foutraque : on y retrouve notamment Ringo Star, le batteur des Beatles, et Roger Daltrey, le chanteur des Who. On y entend Rienzi, opéra peu connu de Richard Wagner, à la sauce « années 70 ».

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Meurtre mystérieux à Manhattan, film de Woody Allen, reprend l’ouverture du Vaisseau Fantôme. Une phrase d’un des personnages est restée célèbre : « je ne peux pas écouter autant de Wagner, ça me donne envie d’envahir la Pologne ! « 

David Abiker

 

Wagner sera mis à l’honneur dans Bande à part, avec Guillaume Durand, dimanche à 19h sur Radio Classique

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