Wagner et Tolkien : qui est le véritable seigneur de l’anneau ?

Qui de Wagner ou de Tolkien est le véritable seigneur de l’anneau ? Malgré les nombreux points communs entre Le Seigneur des Anneaux et la Tétralogie, le romancier nie avoir été influencé par les opéras de Richard Wagner. Pourquoi ce refus ?

Un anneau qui rend tout-puissant, des nains, des hommes, un dragon… Les points communs entre les deux œuvres sont troublants. Mais le romancier refusait de reconnaître une quelconque inspiration du compositeur allemand Richard Wagner. “Les deux anneaux sont ronds, la ressemblance s’arrête là” a-t-il écrit. Dans ce nouvel épisode de Retour Vers le Classique, Augustin Lefebvre explore les liens entre ces deux géants.

L’épisode :

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Tolkien et Wagner : leur premier point commun, c’est le fameux anneau et ses pouvoirs

Celui de Frodo permet de devenir invisible, mais c’est surtout le maître anneau, celui forgé par le terrible Sauron pour maîtriser les autres.

Chez Wagner, c’est grâce aux pouvoirs du « ring » et d’un casque magique, le Tarnhelm, qu’Alberich réduit les autres nains en esclavage dans L’Or du Rhin.

 

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Boromir, Gollum, Alberich… : la puissance de l’anneau est recherchée par tous

Il tente de nombreux personnages. Dans Le Seigneur des anneaux, le magicien Gandalf réussit à refuser de le porter malgré le pouvoir qu’il pourrait en tirer. Le sombre Gollum veut à tout prix récupérer son « précieux » et le guerrier Boromir essaye de s’en emparer avec un but louable, se servir de sa puissance pour combattre Sauron.
Dans la Tétralogie, ce sont, entre autres, Alberich le nain, son frère Mime, les géants Fasolt et Fafner ainsi que Wotan qui convoitent l’anneau.

Mais une fois qu’on le possède, cet anneau n’apporte nulle joie : son seigneur tombe dans la désolation, la misère et la peur. Sméagol le hobbit devient Gollum, créature malfaisante. Frodo tombe progressivement sous son emprise. Les personnages de Tolkien semblent sous le coup de la malédiction d’Alberich : quand il perd l’anneau dans la quatrième partie de L’Or du Rhin il chante “Le seigneur de l’anneau sera l’esclave de l’anneau”.

 

Des caractéristiques mais aussi des péripéties communes aux deux œuvres

Dans les deux récits, on retrouve l’histoire de quelqu’un qui prend possession de l’anneau et qui est immédiatement tué par un membre de sa famille jaloux. Le meurtrier finit par se cacher dans une grotte au loin pendant des années et devient un monstre.

Sméagol tue son cousin Déagol qui a trouvé l’anneau dans une rivière. Il va ensuite se réfugier avec son précieux dans les Montagne de Brume jusqu’à ce que Bilbo arrive et le trouve.

Chez Wagner le géant Fasolt se fait tuer par son grand frère Fafner parce qu’il essayait de garder l’anneau. Fafner s’enfuit avec le trésor et se transforme en dragon pour le garder.

L’extrait dans la version dirigée par Herbert Von Karajan :

Autre ressemblance, la destruction de l’anneau. Chez Wagner, il est purifié par le feu sur le bûcher qui consume Siegfried et Brünnhilde puis il retourne dans son élément originel : le Rhin déborde pour l’emporter.

Chez Tolkien, l’anneau est détruit par les laves de la Montagne du Destin, là où il a été forgé. Dans les deux cas, un être sacrifie tout pour tenter de le récupérer : le nain Hagen chez Wagner, Gollum chez Tolkien.

 

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Des références claires à Wagner par Howard Shore dans la musique de film

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Le thème de l’anneau

Extrait : 41ème seconde :

 

Le compositeur australien fait un clin d’œil à l’œuvre de Wagner : dans le morceau Days of the Ring, il fait un pastiche du prélude de L’Or du Rhin.

Extrait : 9 min 51s

 

Le prélude, au début de la vidéo.

Direction Pierre Boulez, mise en scène de Patrice Chéreau.

 

Quelques sources :

Augustin Lefebvre

 

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