WIENIAWSKI Henryk

(1835-1880) Période romantique

Henryk Wieniawski a composé, essentiellement pour son instrument, de multiples pièces de caractère brillant, avec un attachement notable au folklore de son pays (polonaises, mazurkas…), ainsi que deux concertos pour violon qui se sont maintenus au répertoire des grands solistes. C’est d’abord à son talent hors norme de violoniste que cet enfant prodige doit le succès, lequel lui permet de voyager dans toute l’Europe âgé d’à peine neuf ans. Musicien du tsar à la cour de Saint-Pétersbourg, il finit sa carrière au Conservatoire de Bruxelles, succédant à Henri Vieuxtemps, après avoir donné, entre 1872 et 1874, une série de deux cents concerts aux quatre coins du monde.

Henryk Wieniawski en 10 dates :

  • 1835 : Naissance à Lublin (Pologne)
  • 1843 : Entre au Conservatoire de Paris
  • 1846 : Remporte son 1er Prix de violon
  • 1847 : Publie sa première œuvre, un Grand Caprice fantastique pour violon et piano
  • 1850 : Entame sa carrière de violoniste en se produisant aux côtés de son frère Józef
  • 1855 : Scherzo-tarentelle, pour violon et piano
  • 1860 : Epouse Isabella Bessie Hampton. Ils auront sept enfants
  • 1860 à 1872 : Enseigne le violon au Conservatoire de Saint-Pétersbourg
  • 1870 : Concerto pour violon et orchestre n° 2 en ré mineur, dédié à Pablo de Sarasate
  • 1880 : Mort à Moscou

 

Enfant prodige, Henryk Wieniawski ne cessera jamais de donner des concerts tout au long de sa vie

Enfant prodige, Henryk Wieniawski reçoit ses premières leçons dans sa ville natale de Lublin, en Pologne. A l’âge de huit ans, sur les conseils de son oncle Edouard Wolff, un frère de sa mère qui vit à Paris, il s’inscrit dans la classe de Clavel, puis dans celle de Mansart au Conservatoire de la « ville lumière ». Il en sort trois ans plus tard, nanti de son Premier Prix de violon. Commence alors une période d’intenses tournées à travers toute l’Europe avec son frère Józef (jusqu’à 200 concerts en Russie entre 1851 et 1853 !). En compagnie du pianiste Anton Rubinstein, il traverse l’Atlantique et se produit aux Etats-Unis. Il ne cessera jamais de donner des concerts, même au cours de ses années plus « sédentaires ». Il se consacre également à la composition et, à 18 ans, compose son Concerto pour violon et orchestre n° 1, avec lequel il remporte un extraordinaire succès à Leipzig la même année.

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Sans pour autant renier l’influence de l’école française, Wieniawski parvient à trouver son propre langage expressif avec son Concerto pour violon n° 2

Wieniawski se produit pour la première fois à Saint-Pétersbourg en mars 1848 et y donne quatre autres concerts qui établissent sa réputation en Russie, au point de décrocher le titre, de 1859 à 1871, de Virtuose de la Chambre Impériale à Saint-Pétersbourg, où il enseigne également au Conservatoire récemment fondé (1862-1868). Il continue à composer et crée en 1862 son Concerto pour violon et orchestre n° 2, certainement son œuvre la plus jouée de nos jours, sous la direction de Rubinstein. Fruit d’un musicien parvenu au faîte de sa maturité, cette œuvre ambitieuse, écrite dans la sombre tonalité de ré mineur, fut esquissée dès 1856.

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Sans pour autant renier l’influence de l’école française, Wieniawski parvient à trouver son propre langage expressif, offrant du même coup le concerto pour violon le plus fêté de la musique polonaise aux côtés de ceux, plus tardifs, de Karol Szymanowski. A partir de 1874, succédant à Henri Vieuxtemps, il enseigne le violon au Conservatoire de Bruxelles, ce qui ne l’empêche pas, en parallèle, de partir en tournée aux Etats-Unis et en Europe flanqué de l’ami Rubinstein. Leur cheval de bataille est la Sonate à Kreutzer de Beethoven, qu’ils jouent à peu près soixante-dix fois ! Sujet à des problèmes cardiaques, Wieniawski démissionne de son poste de professeur et passe les derniers mois de sa vie à Moscou, hébergé notamment par Madame von Meck (la protectrice de Tchaïkovsky) et veillé par son épouse d’origine anglaise.

Scherzo-tarentelle (Jascha Heifetz, 1950)

 

Assurément l’un des plus grands violonistes du XIXe siècle, Wieniawski laisse un catalogue entièrement consacré à son instrument

Ce furent certainement ses besoins en tant qu’exécutant qui éveillèrent chez Wieniawski le goût pour la composition. Faisant de nécessité vertu, il offrait ainsi, à un public demandeur, des pièces adaptées à sa technique transcendante. Aussi composa-t-il uniquement pour son instrument : deux concertos, des études, des caprices et toutes sortes de miniatures qui relèvent de la musique de salon, liées notamment au folklore de son pays natal (mazurkas, polonaises) ou aux opéras alors à la mode par le truchement de fantaisies. Jouissent en particulier d’une grande popularité auprès des solistes le Scherzo-tarentelle en sol mineur et la Polonaise brillante en la majeur. Mis à part leur coloris slave, ses œuvres se distinguent par une légèreté du toucher et par l’élégance de leur écriture mélodique. Interdites à l’amateur, les plus virtuoses d’entre elles embrassent un vaste éventail de modes de jeu, des intervalles de dixièmes aux pizzicatos joués par la main gauche, en passant par les sons harmoniques et autres staccatos volants.

Le Concours international de violon Henryk Wieniawski, créé en 1935, se déroule tous les cinq ans dans la ville de Poznań, en Pologne.

 

Jérémie Bigorie

 

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