Vienne, Salzbourg, Leipzig… Découvrez 5 villes germaniques marquées par de grands compositeurs

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Mozart à Salzbourg, Wagner à Bayreuth… Les compositeurs ont parfois marqué durablement un lieu de leur empreinte, au point d’en être encore indissociables aujourd’hui. Petit tour en contrées germaniques, où 5 villes portent encore la trace d’un musicien emblématique.

A Salzbourg, Mozart est omniprésent, des concerts jusqu’aux chocolats

A Salzbourg, on ne peut pas rater Mozart. Son effigie est partout, jusque sur les souvenirs et les boîtes de chocolat. La ville est fière d’avoir abrité la naissance de l’un des plus grands compositeurs, il y a un peu plus de 350 ans. C’est aussi à Salzbourg que l’ex-enfant prodige a trouvé son premier poste au service du personnage le plus important de la ville à l’époque : le prince-archevêque. Avant de faire une crise d’indépendance, et d’envoyer promener à la fois son père autoritaire et son patron. Résultat, il a déménagé à Vienne. La ville n’en garde pas rancune à l’enfant chéri. La maison natale de Mozart se visite, et le festival que Karajan – autre enfant du pays – a dirigé pendant près de 30 ans, fait chaque année la part belle aux œuvres de Wolfgang, tout en constituant l’un des événements les plus importants du monde musical.

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Les valses de Strauss résonnent à Vienne depuis 150 ans

Vienne est sans conteste l’une des villes musicales les plus fascinantes. Mozart, Beethoven, Brahms ou encore Mahler y ont vécu et créé leurs œuvres. Mais s’il est un compositeur dont la capitale est indissociable dans l’esprit des Viennois – et des touristes –, c’est évidemment Johann Strauss. Il serait plus juste au demeurant de parler de la famille Strauss, puisqu’aux deux Johann – senior et junior –, il faut ajouter les deux autres fils, Josef et Eduard. Chaque 1er janvier, la salle du Musikverein résonne de leurs valses lors du traditionnel Concert du Nouvel An. Tandis que dans le Stadtpark, une statue dorée de Johann fils rend hommage à son talent en le représentant avec son violon.

Crédits : Bohao Zhao / Wikimedia commons

 

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A Bayreuth, Wagner a laissé un temple musical dédié à ses propres oeuvres

Une salle spécialement conçue pour sa propre musique : tous les compositeurs en ont rêvé ; Wagner l’a fait. Profitant du véritable culte qu’il suscite chez son mécène, le roi Louis II de Bavière, le compositeur exige en 1864 la construction d’un théâtre pour représenter l’opéra qu’il est train d’écrire : L’Anneau du Nibelung, grande fresque lyrique en quatre parties. Le souverain – et surtout ses ministres ! – renâclent tout de même un peu face à l’énormité de la dépense, si bien que les travaux ne démarrent qu’en 1872. Quatre ans plus tard, on inaugure le Festspielhaus en y donnant la première exécution intégrale de la Tétralogie. Wagner, que les scrupules n’ont jamais étouffé, s’est également fait construire une maison à proximité, la villa Wahnfried. Les descendants de Wagner en ont fait don à la ville de Bayreuth en 1973. Elle abrite aujourd’hui le musée Richard Wagner, ainsi qu’un centre d’archives et de recherche. Quant au théâtre, il se distingue par son acoustique, due à sa disposition en amphithéâtre, et surtout à sa fosse d’orchestre en partie couverte. La mégalomanie du compositeur et l’idolâtrie que lui vouait son mécène ont traversé le temps, puisque n’y sont programmées depuis que des œuvres de Wagner – exception faite de la 9ème Symphonie de Beethoven. La réputation du lieu est tellement mythique, que pour assister à une représentation il faut compter en moyenne 10 ans d’attente !

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CPE Bach jouait du clavecin pour Frédéric II à Potsdam

Frédéric II de Prusse est quant à lui davantage un patron qu’un mécène. Pas question pour Carl Philip Emanuel Bach de le faire tourner en bourrique. Ce serait plutôt l’inverse. Au moins le prince est-il musicien, et même plutôt doué en la matière. Flûtiste, il tâte aussi de la composition. Le deuxième fils de Jean-Sébastien Bach entre au service de Frédéric II en 1738, en tant que claveciniste de sa Chambre. Une bonne place. D’autant que le prince monte sur le trône deux ans plus tard. La cour est basée à Berlin, mais passe les mois d’été à une vingtaine de kilomètres de la capitale, à Potsdam. Le roi s’y fait construire une résidence estivale dans le style rococo : Sans-Souci, aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

ernstol / wikimedia commons

 

Francophile et passionné de philosophie, le monarque « éclairé » y reçoit Voltaire. La musique est le principal délassement de ce gros travailleur, qui œuvre toute sa vie à l’unité et la prospérité de son royaume. CPE Bach reste à son service durant 30 ans, mais finit par se lasser de la vie de cour et prend un poste à Hambourg en 1768.

Mahan Esfahani dans le Concerto pour clavecin en ré mineur Wq. 23 de CPE Bach, accompagné du Collegium Musicum de Hong Kong
 

 

Mendelssohn a dirigé pendant 12 ans l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig

A Leipzig, les passionnés de Baroque penseront immédiatement à Bach – le père, cette fois. Jean-Sébastien y passe en effet presque la moitié de sa vie, et on le surnomme affectueusement le « Cantor de Leipzig ». Mais il est un autre compositeur dont le nom est profondément attaché à cette ville, et qui a d’ailleurs œuvré pour la redécouverte des oeuvres de Bach dans la première moitié du XIXème siècle : Mendelssohn. A 26 ans, il est déjà un compositeur reconnu, et s’installe à Leipzig attiré par le poste de directeur du Gewandhaus. Il a à cœur de jouer ses contemporains, notamment son ami Schumann, mais aussi de mettre en lumière les compositeurs du passé comme Haendel. Il reste à la tête du prestigieux orchestre jusqu’à sa mort en 1847. On peut visiter aujourd’hui sa maison.

 

Sixtine de Gournay

 

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