Mel Bonis, édité chez Actes Sud : le Palazetto Bru Zane travaille à la réhabilitation des compositrices

Alexandre Dratwicki, directeur artistique du Palazzetto Bru Zane, est l’invité du Journal du Classique ce jeudi 26 novembre, à l’occasion de la publication d’un ouvrage consacré à Mel Bonis, aux éditions Actes Sud.

Mel Bonis a su dépasser la tradition romantique, pour se rapprocher de l’esprit de Fauré voire de Debussy

Mel Bonis est l’une des figures musicales féminines appartenant à cette « parenthèse enchantée », période comprise entre la fin du 19ème siècle et le début de la première guerre mondiale qui vit l’émergence d’un grand nombre de compositrices. « On peut dire que la Grande Guerre a coupé court à un élan féministe qui aurait certainement eu des répercutions plus importantes dans les années 1920 et 30 sans cette rupture » souligne Alexandre Dratwicki, le directeur artistique du Palazzetto Bru Zane qui vient de publier un ouvrage collectif – dirigé par Etienne Jardin – analysant le parcours et l’œuvre de la compositrice.

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On y découvre une femme partagée entre son activité créatrice et son existence bourgeoise de mère de famille, contrainte de marquer des pauses dans sa carrière mais dont la musique, si elle n’est pas révolutionnaire, a su dépasser la tradition romantique, pour se rapprocher de l’esprit de Fauré voire de Debussy.

 

Alexandre Dratwicki : « On se pose la question de revaloriser l’image des compositrices, essayons de comprendre comment elles étaient perçues à l’époque »

Le Palazzetto Bru Zane poursuit ainsi son travail de réhabilitation des compositrices dans le cadre de ses recherches sur la musique romantique française oubliée. Car elles ont leur place dans ce combat aux côtés d’un Théodore Dubois ou d’un Félicien David, non pas à titre de curiosité, mais en tant que créatrices dont les œuvres méritent de ressortir de l’ombre. De nombreuses publications éditées ou soutenues par le Palazzetto Bru Zane en témoignent depuis des années, récemment encore un superbe album du ténor Cyrille Dubois et du pianiste Tristan Raës dédié aux mélodies de Lili et de Nadia Boulanger (paru au printemps dernier chez Alpha).

 

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Le Palazzetto s’est, en outre, associé au grand colloque international qui se tiendra, en ligne, du 27 au 30 novembre, autour des œuvres musicales de compositrices de 1750 à 1950. Une réflexion sur la place des femmes dans la dynamique artistique, aussi bien en tant que pédagogues, programmatrices, interprètes ou créatrices. « Aujourd’hui, à un moment où on se pose la question de revaloriser l’image des compositrices, essayons de comprendre comment elles étaient perçues à l’époque » nous dit Alexandre Dratwicki.

Laure Mézan

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