Interrompu deux fois par des sonneries intempestives de téléphones portables lors d’un concert à Philadelphie, Yannick Nézet-Séguin a fini par se fâcher et a demandé au public de respecter le travail de l’orchestre et l’œuvre qui était jouée.
La Symphonie n°9 d’Anton Bruckner perturbée par des sonneries de téléphones portables, voilà la désagréable expérience vécue par le public du Verizon Hall (qui porte paradoxalement le nom d’une entreprise de télécommunication) au sein du Kimmel Center ce samedi 6 mai.
Yannick Nézet-Séguin, qui dirigeait l’Orchestre de Philadelphie, dont il est le directeur musical, a dû interrompre la représentation deux fois. Le chef d’orchestre canadien a d’abord fait une pause et attendu que les sonneries s’arrêtent, puis a redémarré.
Mais la deuxième fois, Yannick Nézet-Séguin a non seulement interrompu le morceau, mais s’est aussi tourné vers le public et a demandé, plutôt irrité : « Pouvons-nous vivre sans le téléphone pendant seulement une p… d’heure ? », soulignant que les spectateurs avaient payé pour vivre une expérience rare et que « les téléphones pouvaient attendre ».
Les nouveaux publics doivent « adopter les rituels du concert »
Le lendemain, dans un message adressé à un journaliste du Philadelphia Inquirer, Yannick Nézet-Séguin a expliqué qu’il est conscient et heureux qu’il y ait un nouveau public mais, a-t-il précisé, « Nous essayons de les accueillir pour partager le pouvoir d’être ensemble dans un moment de silence et dans un moment de concentration complète sur la musique ».
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Yannick Nézet-Séguin a admis s’être montré un peu impatient lorsqu’il s’est adressé au public. «Ce n’est pas que je leur en veuille, mais c’est surtout pour éduquer, même si je n’aime pas ce mot, les gens qui viennent à nos concerts (…) Je crois que l’on peut accueillir du nouveau public tout en lui faisant adopter les rituels du concert », a-t-il précisé.
Yannick Nézet-Séguin avait déjà été interrompu par… les ronflements d’une spectatrice
Ce n’est pourtant pas la première fois que le maestro québécois est confronté à ce genre d’impondérable. En 2022, par exemple, à l’Elbphilharmonie de Hambourg, son concert avec le Philharmonique de Rotterdam avait été perturbé déjà par des sonneries de téléphone et… par les ronflements d’une spectatrice.
De retour en Pennsylvanie à la fin de la semaine, il faut espérer que les 3 représentations de la Symphonie Fantastique d’Hector Berlioz que Yannick Nézet-Séguin dirigera au Kimmel Center, ne seront pas à nouveau inopinément interrompues.
Philippe Gault