Parce qu’un tiers des membres de la Zürker Sing-Academie refuse de chanter Alexandre Nevski lors d’un concert en partie dédié à Prokofiev, la Tonhalle de Zurich risque d’annuler cette représentation programmée en janvier. Les protestataires estiment déplacée l’interprétation de cette œuvre dans le contexte géopolitique actuel.
Une programmation jugée « inappropriée dans la situation mondiale actuelle »
Les 12 et 13 janvier prochains, la Tonhalle de Zurich, dirigée par Paavo Järvi, a programmé un concert consacré à des œuvres de compositeurs russes avec, en particulier l’exécution d’Alexandre Nevski, la cantate pour mezzo-soprano, chœur et orchestre que Serge Prokofiev composa en 1938 en s’inspirant du film homonyme de Sergueï Eisenstein. La Zürker Sing-Academie doit chanter la partie chorale de cette cantate, dirigée par le chef d’orchestre israélien Omer Meir Wellber.
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Or, en début de semaine, la direction de cette chorale zurichoise réputée a préféré annuler sa participation à ce concert. Elle explique qu’une partie de ses membres, à peine un tiers, refuse de chanter cette oeuvre, au motif que ce programme est « inapproprié dans la situation mondiale actuelle », faisant référence à l’intervention russe en Ukraine. Le Concerto pour piano n° 3 de Prokofiev et des œuvres de Nikolai Kapustin sont également programmés.
La chorale zurichoise ne chantera pas mais indemnisera ses membres à hauteur de 50% de leur cachet
Dans un communiqué, la direction de la Zürker Sing-Academie précise: « Près d’un tiers de notre chœur a décidé qu’il ne voulait pas interpréter ce morceau en ce moment et donc cela nous empêche de participer à ce concert. Nous avons informé l’orchestre et attendons sa réaction ». La direction de la chorale ajoute : « Nous tenons à souligner que l’opinion de chacun mérite le respect et nous sommes reconnaissants pour la contribution de chacun à ce processus. C’est dans cet esprit que les responsables de notre chorale ont décidé d’accorder à tous les choristes une indemnité de 50% de leur cachet, à verser d’ici la mi-janvier ».
Philippe Gault