Etats-Unis : Pour la 1ère fois, il y a plus de femmes que d’hommes au sein de L’Orchestre philharmonique de New York

Crédit: Steven Pisano/Wikimédia Commons

Le New York Philharmonic compte plus de femmes que d’hommes dans l’orchestre, du jamais vu depuis sa création en 1842. D’une courte tête, 45 contre 44, mais une avancée symbolique pour l’un des plus grands orchestres américains qui a fait de la parité une de ses priorités.

Deborah Borda : « Tout ce que nous recherchons, c’est l’équité parce que la société est à 50-50 »

Cette très légère avance comptable du nombre de femmes dans l’orchestre du New York Philharmonic (NYPhil) est certes fragile car 16 postes vacants sont encore à pourvoir mais, quand on sait que 10 des 12 dernières embauches ont été attribuées à des femmes, on peut imaginer que cet équilibre sera pérennisé. Une parité chère à la présidente de l’institution new-yorkaise, Deborah Borda, l’une des rares femmes à diriger un grand orchestre américain. « Les femmes gagnent ces postes justement et sans contestation. Tout ce que nous recherchons, c’est l’équité parce que la société est à 50-50 » a-t-elle déclaré au New York Times.

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C’est dans la section violons que les femmes sont les plus représentées au New York Philharmonic (27 sur 30) mais celle des percussions est toujours exclusivement composée d’hommes. Et même si la présidence est assurée par une femme, les 2/3 des postes de direction sont encore occupés par des hommes, y compris celui de directeur musical par Jaap van Zweden qui quittera ses fonctions en 2024 et sera peut-être remplacé par une femme. Ce serait seulement la troisième à la tête d’un des 25 plus grands orchestres américains après Marin Alsop, jusqu’en 2021 avec l’Orchestre Symphonique de Baltimore, et la Française Nathalie Stutzmann qui dirige celui d’Atlanta depuis cette année.

Les femmes du Philharmonique de New York ne sont autorisées à porter le pantalon en concert que depuis 2018

Dans son article, Javier Hernandez, le journaliste du New York Times rappelle que c’est en 1922 qu’une femme, harpiste, fut la 1ère admise dans le plus ancien orchestre symphonique des Etats-Unis mais qu’en 1992, malgré l’introduction des auditions à l’aveugle dans les années 70, elles n’étaient que 29 titulaires dans l’orchestre. Pire encore, ce n’est qu’en 2018 que le Philharmonique de New York a modifié son code vestimentaire pour autoriser les musiciennes à porter des pantalons en concert alors qu’elle n’avaient droit, jusque-là qu’à la jupe longue ou la robe longue (leurs collègues masculins les surnommaient d’ailleurs « les jupes »). Après le retour le 8 octobre du NYPhil au David Geffen Hall rénové, c’est donc un nouveau chapitre de son histoire qui s’ouvre. Désormais, comme le déclare Sherry Sylar, hautbois solo, l’orchestre est « comme une famille. Il y a des mamans et des papas ».

Philippe Gault

 

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