L’uniforme à l’école fait de nouveau débat à la faveur d’une proposition de loi RN examinée ce jeudi 12 janvier. Une initiative relancée alors que le port de tenues religieuses telles que les abayas, qamis et autres signes extérieurs de foi laissent bien des professeurs démunis. La presse en parlait déjà en novembre.
Le port de l’uniforme n’a jamais été généralisé en France, les élèves portaient des blouses
Pour Madeleine Bazin de Jessey, professeur de littérature, quoi de plus favorable à la liberté qu’une tenue qui affranchirait l’école et les élèves de la mode et du consumérisme au profit de vêtements qui inciteraient à la sobriété et à la durabilité ? Pour l’enseignante en classe préparatoire, l’uniforme contribuerait à refaire de l’école un sanctuaire. C’est l’inverse pour l’historien de l’éducation Claude Lelièvre : il n’y a jamais eu d’uniforme dans le primaire public métropolitain. Certes, beaucoup d’élèves portaient des blouses mais elles étaient plus ou moins disparates et servaient à protéger les vêtement des taches ! Il y eut, poursuit l’historien, un précédent sous le Premier Empire : les lycéens devaient porter le même uniforme : habit vert, culotte bleue, collet et parement bleu céleste, chapeau rond et bouton jaune métal. Cela concernait 30 lycées et ça n’a pas duré.
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Pour les jeunes, la principale mission d’une entreprise est de créer de l’emploi et de recruter
Une mise en uniforme généralisée serait compliquée à mettre en place, explique Claude Lelièvre : qui la déciderait, l’établissement ou le ministère de l’Education ? Serait-ce obligatoire pour tout le monde et partout sur le territoire ? Qui payera ? A quoi ressemblera l’uniforme ? Sera-t-il le même pour les filles et les garçons ? Clairement, ceux qui pensent que l’uniforme est une réponse simple à des problème complexes n’ont pas fini d’en débattre. Cela n’empêche pas les jeunes d’avoir un certain bon sens si on en juge par un sondage MACIF-BVA publié dans Le Figaro éco qui les interroge sur leur rapport à l’entreprise et au travail. Pour ces jeunes de 18 à 24 ans, la principale mission d’une entreprise est de créer de l’emploi et de recruter. Quant à leurs aspirations vis-à-vis du travail il y en a plusieurs : avoir un poste bien payé, un job intéressant, rester dans l’entreprise le plus longtemps possible, éviter l’excès de télétravail et avoir un bureau attitré pour les bac + 3. Voilà qui change des délires de la génération climat.
David Abiker