Notre-Dame de Paris retrouvera « son service liturgique de manière définitive » en 2024, promet Jean-Louis Georgelin

IRINA KALASHNIKOVA/SIPA

Le Général d’armée Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de Notre-Dame de Paris, était l’invité de la matinale de Radio Classique. Malgré le Covid, le plomb et la menace de coupures d’électricité, il assure que la reconstruction va bon train.

Des coupures de courant ne gêneraient pas le chantier, selon Jean-Louis Georgelin

Depuis l’incendie de Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019, un chantier a été mis en place pour remettre sur pied l’édifice en 5 ans, soit en 2024. Jean-Louis Georgelin, représentant spécial du président de la République, préside l’établissement public pour la conservation et la restauration de l’édifice. Il explique que des contraintes juridiques liées au plomb et au Covid rendent les conditions d’accès sur le chantier pour les ouvriers – et aussi pour lui-même – très compliquées. Néanmoins, la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris « continue au même rythme, par vents et marées », promet-il. Quant à l’hypothèse de coupures d’électricité en janvier, « elles ne sauraient justifier un retard à la réouverture », avance-t-il, surtout si elles ne durent qu’une ou deux heures à chaque fois.

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Le général vante « la planification extrêmement rigoureuse du chantier », plus précisément de la phase de reconstruction débutée en septembre 2021. Dans le détail, la restauration du transept [partie transversale d’une église] sud est entièrement achevée, précise-t-il, de même que la première voûte du transept nord. Les ouvriers travaillent également sur les peintures et les fresques, qui ont été abîmées par « la poussière de plomb«  projetée lors du drame. Mais tous les regards sont tournés sur la reconstruction de la flèche de Notre-Dame, détruite pendant l’incendie. Pour l’atteindre, un échafaudage de 100 mètres est actuellement en construction.

 

Le grand orgue de Notre-Dame a été démonté, nettoyé et va être réharmonisé

Une autre pièce maîtresse du lieu est le grand orgue à 8000 tuyaux, « l’un des plus puissants d’Europe sinon du monde », selon Jean-Louis Georgelin. Endommagé par le plomb, il a été complètement démonté et envoyé à 3 ateliers de facteurs d’orgue : le retour est prévu début 2023, avant un long travail d’harmonisation qui durera 6 mois. L’orgue de choeur, plus petit, a eu moins de chance, poursuit le général. Réduit en poussière, cet instrument va être entièrement reconstruit, « voire amplifié » [avec de nouveaux tuyaux] selon lui.

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Jean-Louis Georgelin ajoute que des travaux subsidiaires sont réalisés pour rendre la cathédrale « absolument superbe » : il s’agit par exemple de dépoussiérer tous les vitraux, « qui n’ont jamais été nettoyés depuis que Eugène Viollet-le-Duc [architecte de la cathédrale au 19ème siècle] les a posés ». Cette initiative permettra de « faire rentrer la lumière dans la cathédrale », s’enthousiasme-t-il. De vastes travaux dont les fruits apparaissent « maintenant de manière assez spectaculaire », avec des « avancées qui nous remplissent de joie », félicite le général. Si ce rythme se poursuit, la cathédrale pourrait être rendue à l’archevêque en 2024 et « disponible pour le service liturgique catholique de manière définitive », assure-t-il. Pour autant, il veut rester prudent : « la partie n’est pas encore gagnée ». Le chantier de remise en état de Notre-Dame de Paris fait l’objet d’un numéro spécial de Connaissance des arts, dont l’intégralité des bénéfices est reversée au projet de restauration.

Clément Kasser

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