Affaire de Blois : Chloé, dans le coma après une agression, n’avait pas pu porter plainte

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Le Parisien et Libération reviennent ce matin sur le chemin de croix de Chloé. Cette jeune femme dans le coma a été agressée par son ex-compagnon contre qui elle a tenté de porter plainte. Celui-ci est un multirécidiviste, déjà condamné pour violences conjugales.

Chloé voulait porter plainte pour sms agressifs, harcèlement, menaces et une tentative d’étranglement

Chloé voulait porter plainte contre son ex-compagnon et elle n’a pas pu. Alors que le fonctionnaire de police lui a demandé de repasser le lendemain, elle a en temps été tabassée presque à mort. C’était le 13 décembre dernier. Depuis cette date, le bouc émissaire a été trouvé, c’est le policer qui n’a pas fait son travail et a été suspendu. Le Parisien revient sur les conditions d’accueil de Chloé, d’abord à la police municipale de Blois puis au commissariat, ce 13 décembre à 17h50. C’est là que Chloé signale le comportement de Marvin J. 27 ans, dont elle est séparée depuis deux semaines : sms agressifs, harcèlement, menaces et une tentative d’étranglement. Chloé et le fonctionnaire auraient tous deux convenu d’enregistrer la plainte le lendemain.

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Une autre version est avancée par Le Parisien, celle d’un témoin de la scène. Cette personne aurait vu la jeune femme en panique à l’idée de repartir chez elle. La propre mère de Chloé aurait fait part de son inquiétude au policier pour qu’il prenne la plainte. Depuis, bien sûr, c’est l’indignation de la Fondation des femmes, des voisins, de la famille et c’est le policier qui porte toute la responsabilité d’une situation qui a pourtant pourri bien avant qu’il n’en soit saisi.

Le Parisien révèle que Marvin avait été condamné deux fois pour violences conjugales

Le Parisien et Libération racontent le passé de Marvin J. Déjà connu pour des faits de violence, détention d’arme et harcèlement, condamné en 2014, puis en 2015 pour avoir frappé une précédente compagne à coups de pieds dans les côtes. Chloé, selon un voisin, était une jeune femme avenante jusqu’à ce qu’elle change d’attitude il y a trois mois, fermant ses volets, se voilant de la tête aux pied, une soudaine conversion à l’islam à laquelle l’aurait contrainte Marvin J. dont elle venait de se séparer. Il y a également eu un avortement récent, note Le Parisien.

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Voilà un passif et un passé lourds. Alors effectivement, la presse et certains sites féministes mettent en cause la responsabilité du fonctionnaire de police. Ce qui est arrivé à Chloé, jusqu’à preuve du contraire, c’est la répétition d’un scénario connu : l’emprise d’un voyou récidiviste, une justice impuissante, une conversion qui semble plus subie que choisie, cette plainte qui n’arrive pas. Manque de zèle, irresponsabilité du policier, formation insuffisante, l’enquête de l’IGPN le dira peut-être. L’enquête dira également si l’enregistrement de la plainte aurait évité à Chloé de se trouver aujourd’hui entre la vie et la mort.

David Abiker

 

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