Retraites : Qui est Charles de Courson, le député à l’origine de la motion de censure ?

Thomas Hubert/SIPA

Charles de Courson a déposé une motion de censure transpartisane examinée ce lundi à l’Assemblée. Elle donne la possibilité à tous les adversaires d’Emmanuel Macron de faire tomber son gouvernement, suite à l’annonce du recours au 49.3 sur la Réforme des retraites. La presse dresse le portrait du député du groupe centriste Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires).

 

Charles de Courson « a construit toute sa carrière sur le centrisme et en quelques semaines il bascule dans le camp populiste »

Charles Amédée de Courson a 71 ans, il a fait l’ENA et l’Essec. Il en est à son 7ème mandat de député de la Marne, longtemps mascotte de la droite et même du groupe Renaissance tant sa connaissance des finances publiques impressionne. Grand chasseur d’économies budgétaires au style suranné qui ne manque pas de charme, il pratique le baise-main avec les dames. Charles de Courson est l’auteur d’une motion de censure qui fait le trait d’union entre le RN et la Nupes, l’alliance de la carpe et du lapin contre le gouvernement. Il reproche à la réforme son absence de dimension sociale et stupéfie ceux qui l’ont connu. Un député confie au Figaro « il a construit toute sa carrière sur le centrisme et en quelques semaines il bascule dans le camp populiste ».

 

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L’homme revendique sa liberté de vote et se veut fidèle à son lignage. Son grand-père a refusé de voter les pleins pouvoir à Pétain, il descend du révolutionnaire Lepeletier, clame-t-il. C’est l’heure du solitaire, écrit Daniel Schneidermann dans Libération, visiblement sous le charme. Un solitaire qui en son temps s’est opposé à la loi anticasseur de Macron et la déchéance de nationalité de Hollande, tout pour plaire à la gauche. Quand un vieux chrétien démocrate parle le même langage qu’Edwy Plenel c’est le signe qu’il se passe quelque chose, estime le chroniqueur de Libération. Dans Le Figaro, un collègue est plus sévère et assure qu’il est comme tout le monde, ambivalent, avec un vrai besoin de reconnaissance. Il n’a jamais obtenu la présidence de la Commission des finances ou un ministère. Manque de sens politique ou trop de rectitude morale, on ne saura pas.

David Abiker

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