Guillaume Peltier rejoint Eric Zemmour : un soutien important ou un détail de la campagne ?

Raphaelle Varaut / wikimedia commons

L’ancien numéro 2 des LR, Guillaume Peltier s’est rallié hier à Eric Zemmour. Pour le polémiste, ce ralliement compte. Moins par la personnalité contestée et changeante de Guillaume Peltier que pour le symbole que cela représente.

Guillaume Peltier est à la fois contesté et peu connu du grand public

C’est la première fois qu’un parlementaire soutient Eric Zemmour (Guillaume Peltier est député du Loir-et-Cher). Et un parlementaire qui était jusqu’à il y a peu le numéro deux des Républicains ; un poste qu’il a perdu, il faut le rappeler, non par ses prises de position sur le fond, mais parce que déjà il avait dit du bien d’Eric Zemmour. Pourquoi est-ce important pour le candidat ? Parce que depuis sa percée, il stagnait et même reculait dans les sondages. A ce jour, la place au second tour face à Emmanuel Macron se joue entre Valérie Pécresse et Marine Le Pen. Et s’il paraît bloqué, c’est parce qu’il a du mal à imposer d’autres thèmes dans la campagne que celui de l’identité. Mais c’est aussi parce qu’il apparaît seul, sans alliés et sans ralliés. Montrer qu’il peut être une candidature utile en attirant soit à droite, soit au RN, c’est nécessaire pour lui.

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Guillaume Peltier est à la fois contesté et peu connu du grand public. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Guillaume Peltier a eu des fidélités successives. A la fois il a toujours lâché ceux qu’il soutenait et, de Jean-Marie Le Pen à Xavier Bertrand, il n’a jamais porté chance à ceux qu’ils ralliaient. Cela dit, des girouettes et des changements de camp ou des changements de cap, c’est monnaie courante en politique. Peltier, à tout le moins, s’est toujours situé du côté d’une droite forte, d’une droite identitaire même si, après les Européennes, il fut le premier à piétiner la ligne Wauquiez-Bellamy avec une rare inélégance. Ce qui lui avait d’ailleurs valu à l’époque, ironie de l’histoire, d’être qualifié de « traître de comédie » par un certain éditorialiste nommé… Eric Zemmour. Mais aujourd’hui ce qui compte pour ce dernier, c’est moins l’homme Peltier que la mélodie politique qu’il interprète.

Un ralliement d’Eric Ciotti aurait été plus spectaculaire que celui de Guillaume Peltier

On voit depuis la primaire, et jusqu’au Kärcher, que Valérie Pécresse droitise son discours. Zemmour lui, veut démontrer que cette droitisation n’est pas sincère. En arrachant Peltier, il fait sortir tous les dirigeants LR qui se réjouissent de son départ en disant : nous n’avons pas les mêmes valeurs. CQFD. Le candidat de Reconquête veut dire à tous les électeurs de Ciotti à la primaire : voyez, ce que disait Ciotti est bel et bien condamné par l’équipe Pécresse. Mais une fois encore, la preuve par Peltier reste insuffisante. Si Ciotti l’avait rallié, oui, ça aurait été une brèche et un séisme. Là, ça reste une démarche individuelle. De même pour rattraper son retard sur Marine Le Pen, Zemmour aurait besoin d’un ralliement venu du RN. Il y en a peut-être en préparation. Mais le seul soutien qui pourrait véritablement rebattre les cartes à la droite de la droite, c’est celui de Marion Maréchal.

Guillaume Tabard

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