L’ancien ministre de l’Agriculture Julien Denormandie était l’invité de la matinale de Radio Classique ce jeudi 8 septembre. Alors qu’il vient de rejoindre la start-up Sweep, qui aide les entreprises à réduire leurs émissions carbone, il a jugé que le Conseil National de la Refondation, lancé aujourd’hui était « essentiel ».
Julien Denormandie est désormais Chief impact officer au sein de la greentech Sweep
Julien Denormandie est revenu sur l’étonnement général qui a accompagné son annonce de laisser la politique de côté, affirmant vouloir privilégier sa vie de famille. L’ancien ministre, qu’on disait possiblement partant pour Matignon, père de 4 enfants, assure ne pas avoir « compté [ses] heures, et avoir donné énormément à la politique ». Il ajoute, pour être plus clair : « j’ai trop manqué à ceux que j’aime et ils m’ont beaucoup trop manqué ». Désormais Chief impact officer au sein de la greentech Sweep, il a été surpris par les nombreuses réactions à cet argument familial : « si, d’une certaine manière, mon départ de la politique pour privilégier mon équilibre familial et pour pouvoir retrouver les miens peut servir à certains d’exemple, j’en suis très heureux ». A 42 ans, il ne ferme pas totalement la porte à la politique, mais se dit aujourd’hui pleinement engagé autour de la question climatique.
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CNR : « Les oppositions ne jouent pas le jeu », assure Julien Denormandie
Julien Denormandie a livré son analyse sur le Conseil National de la Refondation, lancé aujourd’hui à huis clos par Emmanuel Macron. Il fait le constat que la vie démocratique est « malade » en France, pointant « le taux d’abstention absolument incroyable lors des dernières élections ». C’est pourquoi il juge « essentiel » de revoir la méthode pour déterminer la construction des politiques publiques. « Les oppositions ne jouent pas le jeu », poursuit l’ancien ministre, « alors qu’elles partagent ce constat ». Il dénonce ceux qui « restent les bras croisés […] en se disant on ne change rien du tout », contrairement à ceux qui se mettent « autour de la table pour changer cette méthode ». Il reconnaît également que l’existence même de ce Conseil National de la Refondation est aussi « le constat que lors du premier quinquennat, cette méthode n’a pas été suffisamment bonne et qu’aujourd’hui il faut l’améliorer ». Julien Denormandie juge que c’est « une dynamique très importante et qu’il faut construire dessus ».
Béatrice Mouedine