Jazz : Mort de Pharoah Sanders, grand saxophoniste américain, à l’âge de 81 ans

Crédit :Oliver Abels - Wikimedia Commons

Pharoah Sanders, l’une des figures les plus créatives du free jazz, est mort le samedi 24 septembre à Los Angeles à l’âge de 81 ans. Tout au long de sa carrière le musicien américain a exploré le saxophone jusqu’aux confins de son timbre, puisant dans les traditions orientales, indiennes et africaines pour transformer sa musique en expérience spirituelle.

Selon Ornette Coleman, Pharoah Sanders était « probablement le meilleur joueur de saxophone ténor au monde »

Pharoah Sanders est considéré comme l’un des héritiers du grand John Coltrane, mort prématurément en 1967, et dont il avait signé quelques solos de son album posthume. Mais cet immense interprète, qui jouait également de l’alto et du saxophone soprano, ne faisait pas l’unanimité et n’a jamais atteint la popularité de son mentor ou d’Ornette Coleman, qui voyait pourtant en lui « probablement le meilleur joueur de saxophone ténor au monde ».

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Farrell « Pharoah » Sanders est né le 13 octobre 1940 à Little Rock (Arkansas) dans une famille modeste baptiste. Il commence par jouer de la clarinette dans l’orchestre de son école puis fréquente les boîtes blues de la ville, accompagnant des virtuoses de passage. En 1959, il déménage à Oakland (Californie), où il rejoint différents groupes de rhythm and blues sous le nom de Little Rock.  Il croise ensuite John Coltrane, son idole, qui joue en ville avec le quintet de Miles Davis. En 1961 il s’installe à New York, où il rencontre Sun Ra, mystérieux pianiste et compositeur de jazz, passionné par l’égyptologie et les ovnis. Sun Ra et John Coltrane l’intègrent à leur groupe et il prend alors un nouveau nom, Pharoah.

Inspiré par le mysticisme africain et la musique traditionnelle indienne

Cest surtout en dehors des Etats-Unis qu’il trouve son inspiration. En 1969, il s’inspire du mysticisme africain, en particulier du soufisme, dans Jewels of Thought. Des années plus tard, il collabore dans The Trance of Seven colors avec Mahmoud Guinia, musicien marocain maître de la musique gnawa. En 1996, son album Message from Home explore la musique traditionnelle ghanéenne. Il s’intéressa également aux musiciens indiens et à leurs instruments traditionnels. « Nous sommes anéantis d’annoncer que Pharoah Sanders s’est éteint. Il est mort paisiblement, entouré de membres de sa famille et d’amis aimants à Los Angeles », a indiqué son label Luaka Bop dans un communiqué.

Philippe Gault (avec AFP)

 

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