Ukraine : Avocats, journalistes, juristes, ces civils qui ont pris les armes

Orlando Barria/EFE/SIPA

L’Ukraine et ses civils armés, c’est ce dont nous parle le journal La Croix dans son édition datée du mardi 9 août. Dès le début de l’invasion russe, des Ukrainiens ont spontanément appuyé l’armée, certains se formant au maniement des armes, d’autres apportant une aide matérielle.

Masi, avocat de 39 ans, a été défiguré par une mine anti-char

Des militants, avocats, juristes, journalistes ou encore chefs d’entreprise ont décidé de rejoindre ou d’aider l’armée ukrainienne après le déclenchement de la guerre en février dernier. La Croix fait notamment le portrait d’Oleksandr, directeur d’une ONG, engagé dans l’armée depuis mars dernier. Anatoly, entrepreneur de 25 ans a lui créé une association qui fournit des équipements aux soldats, des voitures, kits médicaux et gilets par balle. Bohdan, vidéaste indépendant, s’est engagé dans la police. Il raconte que dans son unité « il y avait une barista, un juriste, un architecte, un Ukrainien revenu des Etats-Unis ». Et puis il y a Masi. Avocat de 39 ans, engagé dans les forces spéciales, son véhicule a sauté sur une mine anti-char. Il est défiguré : « en 2014, lors de la révolution du Maidan, on a attrapé le virus de la liberté… Aller à l’armée c’est le prix qu’on paye pour le droit de vivre dans cette société ».

A lire aussi

 

A lire également ce matin, ce reportage saisissant dans Le Monde. A Kharkiv, dans l’Est de l’Ukraine, la journaliste Florence Aubenas a rencontré les naufragés du métro. Depuis le début de l’invasion russe, 100 000 personnes habitent ou ont habité dans le métro. Sous terre, une vie s’est organisée, une pédiatre s’est installée, elle met en place des consultations. Il y a également des animateurs, des instituteurs et des kinésithérapeutes. Denis, 22 ans, a vécu dans le métro avec sa mère durant 4 mois. Aujourd’hui il récite son adresse souterraine d’une traite : « ligne rouge, station Constitution, wagon numéro 763, deuxième sur le quai, en direction de montagne froide ». Devant les rames, écrit Florence Aubenas, sous la même température, la même lumière, la même odeur, le temps finit par se fondre en une seule journée. Le 12 mai dernier, la mairie annonce l’évacuation des lignes, et c’est la panique. Il reste aujourd’hui 150 personnes dans le métro. Certaines ont mis des jours, une semaine, parfois davantage pour en sortir.

Baptiste Gaborit

 

Retrouvez les articles liés à l’actualité internationale