30 000 tonnes de céréales ont quitté le port d’Odessa en Ukraine le 1er août pour rejoindre le Liban. En chemin la cargaison va être inspectée par le gouvernement turc. Si ce premier voyage est un signe encourageant pour éviter une crise alimentaire, les difficultés sont encore nombreuses pour débloquer les 25 millions de tonnes présentes dans le port ukrainien.
« L’Ukraine ne dispose pas d’assez de navires et va devoir en affréter »
Le navire céréalier qui est parti le 1er août d’Odessa va effectuer son premier arrêt. Il doit en effet arriver aujourd’hui en eaux turques pour que son contenu soit inspecté, conformément à l’accord passé avec la Russie et l’Ukraine. A son bord, il y a 30 000 tonnes de céréales, principalement du maïs, à destination du Liban. Pourtant sa cargaison est minime par rapport aux 25 millions de tonnes de céréales coincées en Ukraine. Pour tout écouler d’ici la fin de l’accord dans 3 mois, Kiev s’est donné pour objectif d’exporter 6 à 8 millions de tonnes par mois mais cela pourrait être compliqué. En effet le premier problème porte sur le nombre de bateaux à disposition des Ukrainiens. Selon Thierry Pouch, chef économiste auprès des chambres d’agriculture de France, on ne sait pas si l’Ukraine a assez de bateaux : « je ne crois pas que l’Ukraine dispose de beaucoup de navires. Il y en a seulement 4 ou 5 qui sont certains d’être chargés et de prendre la mer. Le bateau qui est parti hier est un navire turc battant pavillon de la Sierra Leone. L’Ukraine va donc devoir affréter des navires ».
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80% du maïs consommé au Liban provient d’Ukraine
Ces cargos prennent également 1 à 3 jours pour être chargés, et sont aussi compliqués à assurer à cause des risques de bombardement et des mines au large d’Odessa. Cela pourrait donc prolonger l’attente des pays en proie à une crise alimentaire : « le navire de 30 000 tonnes qui est parti ce lundi a été chargé essentiellement de maïs. En temps normal pour s’assurer un mois de consommation le Liban importait 50 000 tonnes de maïs. Donc cette première livraison représente une goutte d’eau par rapport à ce qui est attendu à l’échelle mondiale ». En effet, le Liban, comme plusieurs pays arabes, est très dépendant de Kiev pour ses importations de céréales. 80% de son blé provient d’Ukraine. Ce premier navire céréalier devrait arriver demain au port de Tripoli au Liban.
Théophile Vareille
Ecoutez le reportage de Théophile Vareille (à partir de 6’40 »)
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