La Crimée restera russe car « personne ne va faire la guerre pour l’Ukraine », estime Pierre Lellouche

Pierre Lellouche était l’invité de la matinale de Radio Classique. Dans un contexte tendu après le retrait des troupes américaines d’Afghanistan, l’ancien ministre et ancien représentant spécial de la France pour le Pakistan et l’Afghanistan, craint une nouvelle crise, à l’instar de l’annexion de la Crimée en 2014.

Emmanuel Macron ne s’est pas rendu en Ukraine

Un sommet a été organisé hier en Ukraine, pour faire le point sur la situation en Crimée qui est devenue russe en 2014. Même s’il regrette de devoir le dire aussi froidement, Pierre Lellouche estime que la Crimée restera russe car « personne ne va faire la guerre pour l’Ukraine ».

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A titre d’exemple, ni Angela Merkel, ni Emmanuel Macron ne se sont rendus dans le pays pour les diverses cérémonies, explique-t-il, à leurs places, des secrétaires d’Etat ont été délégués.

France : le moment est venu d’une « grande remise à plat des priorités stratégiques »

Depuis 1945, les Occidentaux imposaient « un système de valeurs dans l’ordre international qui était le modèle de références pour les peuples », assure Pierre Lellouche. Mais quand ce système souffre « d’une humiliation pareille [en Afghanistan], alors tous les Etats révisionnistes, qui veulent en finir avec cet ordre libéral, commencent à dire ouvertement que c’est la fin du monde occidental », ajoute-t-il. La Chine, la Russie ou la Turquie pourraient, selon lui, décider que « c’est le moment de pousser ». L’ancien ministre redoute une crise ouverte : en Chine par rapport à Taïwan, mais aussi en Russie par rapport à l’Ukraine ou aux Pays Baltes. D’après lui, le moment est venu d’une « grande remise à plat des priorités stratégiques en France » et de lancer « le programme de réarmement, absolument indispensable pour nos armées ».

Alexandra Legrand 

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