Le parti communiste chinois va limiter à trois heures le temps de jeu pour les moins de 18 ans. Le loisir est accusé de tous les maux : baisse de la vision, chute des résultats scolaires, manque d’activité physique ou risque d’addiction.
Pékin veut «officiellement» lutter contre les dérives
Les mineurs ne pourront jouer qu’entre 20h et 21h, pas plus de trois fois par semaine et il faudra sa carte d’identité pour pouvoir se connecter. C’est une décision de santé publique, mais elle s’ajoute à d’autres prises récemment et elle illustre la volonté du régime de reprendre en main le secteur des nouvelles technologies.
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Avec ce temps d’écran désormais réduit à quasi néant pour les enfants et adolescents chinois, Pékin veut « officiellement » lutter contre les dérives, explique Antoine Bondaz, spécialiste de la Chine et enseignant à Science Po.
Les jeux vidéo qualifiés de «drogue électronique»
Pour le chercheur, cette offensive contre le jeu vidéo s’apparente surtout à un coup de pression plus global. « On a vu se multiplier les initiatives, que ce soit sur la gestion des données privées, sur la capacité des entreprises d’être financées à l’étranger, et plus largement la nécessité de reprendre en main politiquement ces entreprises en ouvrant dans chacune d’elles des cellules du parti. », assure-t-il.
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Le gouvernement cherche en fait à reprendre le contrôle sur ses propres géants du numérique : Tencent, Alibaba, ou encore Baidou, des groupes privés du e-commerce, des médias, ou de l’éducation privée à l’influence grandissante sur l’économie et la société chinoise. Et comme un avertissement aux entreprises chinoises qui voudraient faire de la résistance, il a suffi que la presse officielle qualifie récemment les jeux vidéo «de drogue électronique » pour que l’action du principal groupe du secteur s’effondre de 10%.
Remi Vallez
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