A deux mois de la Coupe du monde de football de Doha, controversée pour des raisons politiques et écologiques, le cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, émir du Qatar, livre un état des lieux élogieux de son pays dans Le Point.
Le Qatar, proche de l’Iran et de l’Afghanistan se vante de jouer un rôle de « facilitateur » entre les nations
Le Point commence par décrire les conditions de l’interview avec l’émir du Qatar. Avant l’entretien officiel, la rencontre « off » se fait dans un café branché de Doha, où l’on boit du café bio importé du Rwanda. La conversation débute en français – l’émir ayant fait quelques années d’étude en Belgique – puis elle se poursuit en anglais. Les journalistes montent ensuite dans une voiture pour visiter la ville. Le conducteur a de quoi surprendre : il s’agit de l’émir lui-même, qui explique : « j’aime bien conduire, ça me détend ». L’entretien fait 12 pages et est très exhaustif : il est question des relations – inexistantes selon l’émir – avec les Frères musulmans et du rôle d’intermédiaire avec l’Iran et l’Afghanistan, mis au ban des nations. « Notre politique vise à rapprocher les différents points de vue, à jouer un rôle de facilitateur », se félicite-t-il. Face à la question de la légitimité des sanctions européennes sur l’énergie russe, l’émir reste prudent : selon lui, la guerre doit cesser mais il faut faire attention avec les sanctions. Emmanuel Macron doit continuer à parler avec Vladimir Poutine, malgré les critiques, poursuit-il.
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L’émir certifie que le Qatar utilise des technologies de pointe et durable pour la construction de ses stades
Au sujet de la place des femmes dans la société qatarie, l’émir jure viser l’égalité : « nous avons des femmes pilotes dans notre armée de l’air », insiste-t-il, et ajoute que les femmes représentent 63 % des étudiants à l’université. Il oublie cependant de dire que les femmes qataries doivent demander à leur tuteur l’autorisation de se marier, de voyager, d’étudier à l’étranger et d’avoir accès à la contraception. Concernant la Coupe du monde de football en novembre prochain, Le Point s’inquiète de la climatisation très énergivore des stades. L’émir avance que les infrastructures utilisent des technologies de pointe. Selon lui, les principaux stades ont obtenu la certification de durabilité « 5 étoiles » dans le cadre du « Global Sustainability Assessement » de l’organisation du Golfe pour la recherche et le développement (GORD). Il n’est pas sûr que cela fasse taire les critiques. Le Point interroge aussi l’émir sur les conditions de travail des ouvriers qui ont construit les stades et les infrastructures. « Il y a deux sortes de critiques », répond-il : les bonnes et les mauvaises, celles qui veulent lui nuire. L’interview est à lire absolument, afin de comprendre qu’il n’y a pas que l’Europe, ses critères et ses valeurs dans le monde : le Qatar veut aussi occuper une place.
David Abiker
Coupe du monde de football, gaz, religion…
Le Point est parti à la rencontre de l'émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al Thani. Lire son entretien exclusif ⤵️ @gernelle @lucdebarochez
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