Hier à la Maison Blanche, on a retrouvé le Donald Trump, candidat de 2016,qui ne cessait de marteler ses vérités : « Tout va bien ! Tout ira mieux si vous votez pour moi ! Avec moi, l’Amérique sera encore et toujours meilleure ! »
10 millions d’emplois ont été recréés depuis mai aux Etats-Unis
En termes de communication politique, il faut reconnaître que de manière très habile, Donald Trump a rappelé quelques faits : plus de 10 millions d’emplois ont été recréés depuis mai aux Etats-Unis, le chômage en août est à 8.4%, une baisse significative par rapport à juin. Mais factuellement, il faut aussi rappeler que des milliers d’Américains ne parviennent pas à s’inscrire sur les sites de l’équivalent de Pôle emploi, car dans plusieurs municipalités les sites sont saturés et l’informatique marche mal.
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En tous cas pour l’Amérique qui a de l’argent, Donald Trump a rassuré : « Wall Street va très bien, le Nasdaq a déjà battu 17 records ». Au-delà de ces chiffres, on retiendra surtout cette annonce fracassante : « un vaccin va rapidement arriver sur le marché, peut-être même en octobre pour lutter contre le coronavirus, à quelques jours du grand jour ». Comprenez à quelques jours du vote le 3 novembre.
Donald Trump accuse Joe Biden d’être « stupide »
On aura surtout compris que le vaccin va devenir un argument dans la campagne électorale, un thème politique sur fond de pandémie. Certains ont été choqués par la brutalité de Donald Trump visant son adversaire Joe Biden. Selon le président, le candidat démocrate est « stupide ». Et dans cette campagne passionnante, on attend cette semaine le combat de mots des papys, Joe Biden 77 ans, face à Donald Trump 74 ans, qui vont sans doute s’injurier, s’excuser, puis de nouveau s’injurier.
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En écoutant le président hier, si content de lui, si souriant, et avec cette énergie, on en oubliait presque les problèmes d’une autre Amérique. Les 190 000 morts du coronavirus, annoncés hier officiellement mais jamais mentionnés par Donald Trump, les manifestations violentes à Portland, l’Amérique de plus en plus divisée, radicalisée. Je retiens l’image de mon collègue à la Maison Blanche, le journaliste accrédité pour l’agence de presse Reuters, Jeff Mason. Hier il s’est levé pour poser une question au président, il était masqué. Donald Trump lui a demandé d’enlever son masque. Il a refusé. C’est rare de voir en direct un journaliste qui refuse l’ordre d’un président.
Laurence Haïm
Dire non lorsqu'on est journaliste face au pouvoir https://t.co/dcSRMmZksc
— LAURENCE HAIM (@lauhaim) September 7, 2020