Capitole envahi par les pro-Trump : « Impensable qu’il y ait pu avoir une telle puissance populaire sur ce lieu » selon JP Raffarin

Jean-Pierre Raffarin était l’invité de la matinale de Guillaume Durand ce jeudi 7 janvier. L’ex Premier Ministre s’est longuement entretenu sur l’invasion du Capitole par 200 militants pro-Trump, ces violences ont entraînées la mort de 4 personnes et 52 arrestations. Il considère le climat insurrectionnel qui règne sur Washington comme la preuve d’un « affaiblissement du processus démocratique ».

« Ce qui se passe aux États-Unis nous menace tous » selon Jean-Pierre Raffarin

Jean-Pierre Raffarin qualifie les intrusions survenues à Washington de « négation de toute notre histoire démocratique » et l’analyse comme « une alerte mondiale concernant la santé de nos démocraties » dans lesquelles le peuple « n’accepte pas le processus institutionnel de représentation tel qu’il est ». L’ex Premier Ministre voit ces heurts comme « la conséquence d’une évolution de nos démocraties » et établi un parallèle avec les Gilets Jaunes en s’inquiétant d’une « émergence dans le monde d’un parti de la violence ». Violence qui, selon lui, « devient de plus en plus légitime dans l’espace politique ».

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Refusant de céder aux arguments qui dénoncent le manque de raison, voire la « folie » de Trump, Jean-Pierre Raffarin y oppose ce qu’il analyse comme une « logique jusqu’au-boutiste, populiste et d’impasse » qui mène logiquement à la violence et va jusqu’à s’alarmer de la propagation de tels évènements qui « nous menace tous ». L’ancien Premier Ministre français s’étonne de « l’improbabilité » de tels événements dans ce « temple de la représentation politique qu’est le Capitole », qui est gardé « par plus de 14 forces de l’ordre : police du Capitole, Garde Nationale, FBI, armée régulière américaine, police de la ville de Washington … » précise Guillaume Durand.

 

Covid-19 : « Le procès qui est fait à Macron est excessif » juge Jean-Pierre Raffarin

Jean-Pierre Raffarin rappelle qu’il « ne voit pas de pays particulièrement exemplaires » dans la gestion d’une crise du Covid « extraordinairement complexe », reprenant l’idée de Thierry Breton sur l’antenne de Radio Classique ce mardi 5 janvier. L’ancien Premier Ministre concède cependant que la campagne de vaccination est « poussive et probablement mal gérée » mais relativise l’échec des dirigeants français en se demandant : « qui ferait mieux qu’Emmanuel Macron ? », il appelle également au « respect des institutions » et fait le vœu de plus « de modération et de tempérance » dans le débat public. Il regrette une attitude contestataire générale visant à « déstabiliser l’exécutif » et dit préférer « l’attitude des régions » qui appellent à « plus de décentralisation » et plus de responsabilités dans la gestion de la crise.

 

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Interrogé par Guillaume Durand sur l’avenir commun de l’Europe et de l’Afrique, Jean-Pierre Raffarin estime que « le danger est que l’Afrique soit une bombe ». L’homme d’Etat affirme donc que « notre propre sécurité se joue en Afrique », et qu’il faut ainsi selon lui continuer « à lutter contre le terrorisme avec des actions militaires », notamment l’Opération Barkhane qu’il juge « nécessaire ». Cependant il est selon lui indispensable de coupler ces actions militaires avec « des actions de développement » pour soutenir « le milliard de jeunes à intégrer en Afrique d’ici 2050, qui en cas d’échec, va naturellement renforcer les rangs du terrorisme ». Ainsi, Jean-Pierre Raffarin affirme travailler à la création d’une institution politique qui « formera les jeunes à l’esprit de paix » afin de « ne pas laisser la brutalité s’exprimer ».

Rémi Monti

 

 

 

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