Près de 12 milliards d’euros ont été mobilisés pour les 5 prochaines années afin de concrétiser le projet de Grande Muraille Verte en Afrique. C’était une des grandes annonces de ce début de semaine à l’occasion du One Planet Summit. Ce projet pharaonique vise à contrer la désertification du Sahel.
Grande muraille verte d’Afrique : 10 millions d’emplois verts pourraient être créés
L’objectif de la Grande Muraille Verte est de revégétaliser 100 millions d’hectares le long de la bande Sahélienne, parcourant le continent d’Ouest en Est, du Sénégal à Djibouti. Elle fera 8000 km de long sur 15 km de large, et onze pays sont concernés. L’enjeu initial était donc de contrer l’avancée du désert dans ces zones agricoles via un reboisement de cet espace mais l’ambition est bien plus large, c’est aussi un véritable programme de développement selon Patrice Burger Président de l’ONG CARI ( Centre d’Actions et de Réalisations Internationales, spécialiste des écosystèmes oasiens.
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Le projet vise donc aussi à créer 10 millions d’emplois verts dans des zones parmi les plus pauvres de la planète. Alors cette grande muraille verte, il ne faut pas l’imaginer comme une plantation d’arbres, c’est plus diversifié que cela, avec des projets de recréation de prairies, d’agroforesterie et de restauration des terres dégradées par les sécheresses et l’érosion des sols. Parmi les techniques employées, les demi-lunes par exemple, ce sont des petits trous dans la terre pour retenir l’eau et améliorer la fertilité des sols.
12 milliards d’euros ont été portés par les bailleurs de fonds, des banques publiques de développement et l’Agence Française de Développement
Mais ce projet a été lancé il y a 15 ans et il s’est enlisé. Seulement 4% de cette grande barrière a été réalisée et 4 millions d’hectares restaurés. En cause, des problèmes de gouvernance, de moyens, de priorité aussi, dans ces régions qui sont des zones de conflits avec des problèmes majeurs de sécurité. Ces 12 milliards d’euros portés par des bailleurs de fonds internationaux, par des banques publiques de développement, 600 millions d’euros pour l’AFD (Agence Française de Développement), doivent permettre de relancer le projet mais il faudra pour cela insister sur l’accompagnement des populations locales et même sur l’intérêt de la population pour ce projet selon Patrice Burger.
Baptiste Gaborit