Pollution : Pourquoi certaines particules fines passent sous les radars

Xavier Francolon/SIPA

La France connait depuis une semaine, un pic de pollution intense. Les seuils d’alerte ont été déclenchés dans le Cher, l’Indre-et-Loire et le Loiret, mais la présence de particules fines est signalée de l’Ile-de-France jusqu’au Sud.

 

Les principaux polluants sont le chauffage au bois et le trafic routier

La persistance du phénomène entraîne notamment une circulation différenciée à Marseille et une baisse de limitation de vitesse de 20 km/h sur les autoroutes dans certains départements. Cet épisode de pollution est imputable aux températures froides et aux vents faibles qui empêchent la dispersion des polluants. Les particules fines sont différentes et surtout plus ou moins dangereuses. Les principaux polluants sont le chauffage au bois et le trafic routier. Avec le froid et l’absence de vent, les particules fines s’accumulent dans l’atmosphère. En France, les seuils d’alerte ne concernent que les PM10, c’est-à-dire celles qui ont un diamètre de 10 microns. Mais les plus petites passent complètement en dehors des radars regrette Tony Renucci président de l’association Respire : « Il y a ce qu’on appelle les particules fines PM2.5. Plus c’est petit, plus c’est dangereux pour la santé car cela pénètre facilement dans notre organisme. Cela s’attaque à notre cœur, nos poumons, notre cerveau et ça pénètre dans le sang. Réglementairement parlant, on ne regarde que les PM10 ».

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Chaque année, 40 000 décès sont directement liés aux particules fines

Pour le pneumologue Gilles Dixsaut, président de la Fondation du souffle, il faut absolument changer la loi car la région francilienne, par exemple, passe à côté d’une dizaine de pics de pollution par an. « On sait faire, mais on ne veut pas faire. Sur Paris, il y a tout un réseau de mesure des PM2.5. Ce réseau avait montré que pendant les mois de novembre et décembre, il y avait une forte concentration des PM2.5 dont on n’a pas parlé parce que ce n’était pas des PM10. C’est à cette époque que l’on avait eu, comme par hasard, une forte épidémie de grippe et une remontée de l’épidémie de Covid-19. On a très bien démontré qu’il y a une forte corrélation entre les particules fines et les épidémies de virus aéroportés » confie-t-il. Les médecins préviennent, si le gouvernement ne réglemente pas le chauffage au bois durant les pics de pollution, les conséquences sanitaires ne diminueront pas. Chaque année, 40 000 décès sont directement liés aux particules fines.

Rémi Pfister

Ecoutez le reportage de Rémi Pfister à 4’15 : 

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