C’est un chalutier géant qui fait polémique : le navire de pêche Le Scombrus, a été inauguré vendredi à Concarneau dans le Finistère. Il a pris le large hier et il réveille les inquiétudes des pêcheurs artisanaux et des écologistes.
Le Scombrus peut pêcher jusqu’à 120 tonnes de poissons par jour
Le Scombrus fait plus de 17 mètres de large pour 81m de long. La France ne compte qu’une douzaine de navires de ce gabarit. Ce bateau-usine est bourré de technologies : les chaînes sont automatisées et les poissons capturés directement traités sur place, calibrés, étiquetés, congelés à -50 degrés. Le Scombrus peut pêcher jusqu’à 120 tonnes de poissons par jour, une provocation selon Ken Kawahara secrétaire de la Plateforme de la petite pêche artisanale française, une association de marins pêcheurs artisanaux. Le Scombrus cible les espèces pélagiques de pleine mer, les harengs, les maquereaux, le chinchard, la sardine, au large de l’Ecosse, de l’Irlande ou encore dans le Golfe de Gascogne…
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Le Scombrus ne pêchera pas les mêmes espèces, ni dans les mêmes eaux que les pêcheurs côtiers artisanaux
Pour les marins pêcheurs, c’est une concurrence directe spatiale, une concurrence aussi en matière d’accaparement de quotas. Pêcheurs et écologistes s’inquiètent également de l’impact de ces pêches sur la ressource. Du côté de l’armement propriétaire du navire, France Pélagique, qui est une filiale d’un groupe de pêche néerlandais, on estime que c’est un mauvais procès et tout est réglementé et surveillé. « Nous ne pouvons pas pêcher ce que nous voulons » assure le dirigeant de France pélagique. Le Scombrus ne pêchera pas les mêmes espèces, ni dans les mêmes eaux que les pêcheurs côtiers artisanaux. Il n’empêche, au-delà du Scombrus, c’est bien ce modèle des chalutiers géants que dénoncent aujourd’hui artisans pêcheurs et écologistes.
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