Le 93 présent au Salon de l’Agriculture 2020

Le Salon international de l’Agriculture a pris ses quartiers Porte de Versailles à Paris jusqu’au 1er mars. Un acteur inattendu y occupe un stand, la Seine-Saint-Denis, qui se lance dans le concept de fermes urbaines pour dépolluer ses sols.

Ecoutez 3 minutes pour la planète de Laurie-Anne Toulemont :

 

La Seine-Saint-Denis (93) consacre 3 hectares à l’horticulture

Le 9.3 ne doit plus seulement rimer avec insécurité et précarité mais aussi avec potagers et maraîchers. Le département a donné 3 hectares de l’Île-Saint-Denis, à une association pour qu’elle fasse revivre la terre grâce à l’horticulture. Non loin du pont d’Épinay, près de la pointe ouest de l’île, c’est à la forte odeur de compost que l’on repère l’entrée de Lil’ô. Le projet, créé à l’automne 2018 par l’association Halage, est coordonné par Yves-Marie Davenel.

 

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« On est sur un site qui depuis l’après-guerre jusqu’à 2017 a connu successivement des entreprises de voirie. C’était un lieu de stockage ; on peut encore voir des pavés, des bordures de trottoirs… Cela veut dire qu’il y avait des mouvements de camions et que donc, la terre est tassée. Or, une terre tassée est une terre qui ne respire plus. »

 

Créer un couvert végétal pour endiguer la pollution du sol

Une terre grise, compacte et polluée, avec des kilos de gravats et des plaques de bitumes. « On a différents types de polluants, comme des éléments métalliques et des hydrocarbures, détaille Yves-Marie Davenel. Habituellement quand on a des sites pollués, on cache la misère ailleurs. L’idée ici n’est pas de supprimer la pollution, c’est de la contenir et de créer un couvert végétal qui évite les émanations de ces polluants. »

 

 

Les acteurs du projet ont commencé à ramener de la vie sur 1000 m² avec de la terre importée. L’été dernier, les premières fleurs ont poussé (tulipes, narcisses, craspedia…). Les fleurs cultivées sont coupées le matin et livrées à une trentaine de fleuristes parisiens et en région Ile-de-France.

 

La Seine-Saint-Denis compte 300 fermes urbaines

Toutes les personnes qui travaillent dans Lil’ô sont issues de chantier d’insertion. Elles se sont aussi mises à planter des arbres. comme de l’érable ou du bouleau. Des bassins vont également être creusés pour irriguer tout le terrain et ainsi créer des pépinières aquatiques. « L’idée va être de prélever des plantes aquatiques en bord de Seine, de les multiplier dans les bassins et de les réimplanter, explique Yves-Marie Davenel. Parce qu’aujourd’hui, sitôt on fait un aménagement de bassins ou de berges, notamment sur la Seine ou sur l’Oise par exemple, on fait venir des plantes principalement d’Europe de l’Est. » Lil’ô fabrique aussi du compost 100% naturel ; un recyclage de déchets issus des cantines locales.

 

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Grâce à cette expérience, un conseil scientifique va pouvoir étudier sur place pendant 10 ans la dépollution des sols. Une problématique, qui touche de nombreux sites en Seine-Saint-Denis, qui peut compter sur ses 300 fermes urbaines pour inverser la tendance.

 

Laurie-Anne Toulemont

 

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