En pleine crise énergétique, les ventes de pompes à chaleur ont explosé. Elles sont de plus en plus nombreuses dans nos logements pour fournir une énergie verte et à moindre coût.
A l’année, une pompe à chaleur coûte 3 fois moins cher qu’une chaudière au fioul
Ces pompes sont aujourd’hui ce qu’il y a de plus efficace. Cette « machine thermodynamique géniale« , selon Olivier Sidler, porte-parole de Negawatt, fonctionne comme un réfrigérateur inversé. « Elle est capable de prendre l’énergie à basse température d’un environnement, comme l’eau d’un lac à 4 degrés ou l’air à 0 degré », décrit-il. La pompe à chaleur remonte ensuite la température de cette énergie « jusqu’à 55 degrés ». Il y a plusieurs types de pompes à chaleur : les Air-Eau, qui prennent l’énergie de l’air pour réchauffer le réseau d’eau du logement, ou les Air-Air. L’intérêt est « écologique et économique », selon Audrey Zermaty, directrice de la stratégie de l’entreprise spécialisée dans la rénovation Effy. « Par exemple, si on remplace une chaudière fioul avec cette pompe, on passe d’une facture de 3000 euros par an à moins de 1000 euros », argumente-t-elle.
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La demande pour ces équipements a explosé de 60 à 70%
Le coût d’achat et d’installation est élevé : souvent plus de 10.000 euros. Mais les aides à l’achat sont importantes, entre 4.000 à 10.000 euros, ce qui fait exploser les ventes avec une demande en hausse de 60 à 70% selon la directrice d’Effy. Dans une étude publiée ce matin, le think-tank Equilibre des énergies estime que 10 millions de logements pourront être équipés de pompes à chaleur en 2030. « C’est la façon la plus rapide de sortir de la dépendance aux énergies fossiles », défend Jean-Pierre Huet, président du conseil scientifique du think-tank. La France serait déjà équipée de 2 à 3 millions de pompes, avec un tissu industriel riche de 6 milliards d’euros. « Selon certaines estimations, on est les leaders du secteur en Europe », poursuit-il.
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Equilibre des Energies publie 24 recommandations pour accélérer leur mise en place, par exemple en subventionnant aussi les pompes à chaleur Air-Air. Mais attention, soulignent les experts, ce n’est pas non plus la solution miracle, en tout cas pas pour les passoires thermiques. Celles-ci ne peuvent pas délivrer un fluide à une température supérieure à 55 degrés, ce qui pose problème. « Dans un vieux logement pas isolé, l’installation a besoin de 80 à 90 degrés. Vous aurez donc froid dès que la température extérieure descend en dessous de 5 degrés », remarque-t-il. Il faut donc d’abord rénover, isoler avant d’installer la pompe à chaleur, mais il reste tout de même deux inconvénients. Il faut installer la pompe à chaleur à l’extérieur du bâtiment, mais ce n’est pas toujours possible à cause de la place. Ensuite, il y a le bruit du ventilateur, même si les plus performantes sont de plus en plus silencieuses.
Baptiste Gaborit
