COP 27 : L’accord trouvé in extremis cache une des COP les plus conflictuelles de l’Histoire

SIPA

Après avoir frôlé le fiasco, la COP27 s’est finalement terminée sur un accord inespéré pour dédommager les pays les plus pauvres des dégâts irréversibles qu’ils subissent du fait des catastrophes climatiques. Une décision historique qui ne doit cependant pas masquer l’échec du sommet de Charm-El-Cheikh.

La prochaine COP se déroulera dans les Emirats arabes unis

Cet accord in extremis n’est qu’un cache-misère, le paravent d’une COP parmi les plus conflictuelles de l’Histoire marquée par deux reculades très inquiétantes. Un paravent qui ne masque pas grand-chose, d’ailleurs, puisqu’il s’agit d’un simple accord de principe, dont les modalités et les contributeurs restent à préciser. Autant dire que les îles du Pacifique ne sont près de recevoir les aides nécessaires à la construction de digues pour les protéger de la montée du niveau des océans. L’urgence a pourtant rarement été aussi grande, étant donné les deux échecs majeurs enregistrés en Egypte dans la lutte contre le réchauffement climatique.

A lire aussi

 

L’Arabie saoudite et la Chine ont essayé de faire disparaître l’objectif de limiter la hausse des températures à 1,5 °C

La communauté internationale n’a, en effet, pas réussi à se montrer plus ambitieuse sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre. C’était pourtant essentiel. Juste avant la COP, les Nations unies avaient prévenu qu’en l’état, les engagements climatiques pris par les Etats conduisait à une montée du mercure de 2,4 °C, bien loin du 1.5 degré visé par l’Accord de Paris. Mais cela n’a manifestement pas suffi. On est même passé pas loin de la catastrophe, puisque plusieurs pays, comme l’Arabie saoudite et la Chine ont essayé de faire disparaître cet objectif de 1,5 °C, jugé trop contraignant. L’autre échec enregistré à Charm-El- Cheikh concerne l’élimination progressive des combustibles fossiles. Aucune mention du sujet dans la déclaration finale, alors qu’on parle de la première cause du réchauffement climatique. Il faut sans doute y voir l’impact de la crise énergétique et les craintes de pénurie qui l’accompagnent. Mais c’est surtout le fruit de l’intense lobbying des pays producteurs. Cela ne laisse rien augurer de bon pour l’avenir, puisque la prochaine COP se déroulera l’an prochain dans le Golfe persique, dans les Emirats arabes unis.

François Vidal

Retrouvez toute l’actualité Economie