La secrétaire d’Etat en charge de la biodiversité, Bérangère Abba, a dévoilé hier le plan d’action de la France pour les aires protégées. L’objectif est d’atteindre 30% de protection sur l’ensemble du territoire terrestre et marin. Ce chiffre pourrait être atteint dès l’année prochaine.
Aires protégées : le véritable défi est de passer de 1,8% à 10% du territoire en protection forte
Le gouvernement veut afficher l’exemplarité française en la matière, d’ici l’année prochaine, 4 nouveaux parcs naturels régionaux vont être créées. Ils seront situés dans la Baie de Somme, au Mont Ventoux, dans les Corbières et dans le Doubs. Des réserves naturelles vont être étendues et des parcs marins transformés en réserves naturelles. Il s’agit là d’une stratégie ambitieuse et importante selon Sébastien Moncorps, directeur du comité français de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) : « les aires protégées sont reconnues comme des outils efficaces pour la conservation de la nature. Renforcer sur les 10 prochaines années ce réseau des espaces protégés en France est une mesure très importante ».
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L’objectif de 30% sera vraisemblablement atteint l’an prochain sachant que c’est actuellement déjà quasiment le cas. Ce seuil place la France plus haut que beaucoup d’autres pays, mais l’enjeu majeur de ces prochaines années est le niveau de protection de ces territoires. Le gouvernement français veut atteindre 10% du territoire en protection forte, c’est-à-dire des zones où les pressions engendrées par les activités humaines seront supprimées ou significativement limitées. Pour l’instant, ces zones de protection forte sont très peu nombreuses.
Le gouvernement octroie un plan de relance de 60 millions d’euros aux aires protégées
Joachim Claudet, directeur de recherche au CNRS, dénonce cette faible part de zones de protection haute dans une étude qui vient d’être publiée : « la Méditerranée française est constituée à près de 60% d’aires marines protégées mais ces aires ne sont en protection hautes qu’à 0,1% ». Cela change tout selon lui car la définition des aires marines protégées est en France assez large : « par exemple dans l’écrasante majorité des aires marines protégées qui existent le chalutage n’est pas interdit, une seule espèce peut être protégée sur une de ces zones et toutes les autres composantes de la biodiversité impactées de manière équivalente à une zone non protégée ».
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Sur la partie terrestre le bilan est à peine meilleur avec 1,7 ou 1,8% du territoire sous protection forte. Le gouvernement compte donc créer de nouvelles réserves naturelles régionales, avec notamment la protection de 250 000 hectares de forêts et l’élargissement du domaine du conservatoire du littoral. Reste une question majeure, celle de l’insuffisance des moyens humains et financiers. Bérangère Abba oppose à ces inquiétudes un plan de relance de 60 millions d’euros consacrés à ces aires protégées.
Baptiste Gaborit
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